mercredi 18 novembre 2015

Assassin

Le nom assassin, dérivé de l'arabe hachichiyya par l'intermédiaire de l'italien assassino, signifiait à l'origine " fumeur de haschich ". Les assassins étaient les membres de la " branche militaire " d'une secte ismaélienne, fondée en Perse au XIème siècle par Hasan ibn al-Sabbāh qui avait établi, en 1090, son quartier général dans la forteresse escarpée d'Alamout commandant la route de la Caspienne. De là, son " ordre " essaima en Irak et surtout en Syrie, où les Européens des croisades entrèrent en contact avec lui. Ce sont eux qui ont répandu la légende redoutable de leur grand maître Rachid el-Din el-Sinan, qu'ils appelaient " le Vieux de la Montagne " et qui traitait d'égal à égal avec Saladin. A côté d'une élite intellecuelle très cultivée, les sectateurs  d'Hasan ibn al-Sabbāh comptaient un corps de feddayin, combattants de missions spéciales; prêts à faire le sacrifice de leur vie, ils étaient soumis à un entraînement spécial psychologique et physique. Le 7 juillet 1809, dans une communication à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'orientaliste Sylvestre de Sacy rapprocha le terme assassin du mot hachischin qui désigne le canabis sativa, ou chanvre indien, avec lequel les feddayin étaient dopés. Les étymologistes ont ratifié cette opinion.
Aujourd'hui, il semble qu'ils aient d'autres produits à leur disposition et ce terme d'assassin a une résonance particulière...
Source : Les mots de l'histoire, de Jacques Boudet.

mardi 10 novembre 2015

mercredi 14 octobre 2015

Lumières

Aujourd'hui, tout le monde se veut éclairé, peut-être, parce qu'il n'a jamais fait si sombre...

dimanche 20 septembre 2015

Aspic

Ce reptile tient son nom du latin aspis, lui-même emprunté au même mot grec signifiant bouclier ( par analogie avec la forme circulaire que prend le cou du cobra d'Égypte lorsqu'il attaque.) La gelée de viande fut dite d'aspic, parce qu'elle était coulée dans des moules rappelant la forme d'un serpent lové. La reine d'Égypte Cléopatre, en -30, se fit mordre au sein par un aspic, serpent très venimeux, plutôt que d'être emmenée captive à Rome, pour figurer dans le triomphe de César.

samedi 19 septembre 2015

Vert

Vert, du latin viridus, a la même racine que vir, " mâle ", et que virtus : " qualité du mâle, courage ". C'est la couleur la plus répandue, à cause de sa présence dans la nature - prairies, forêts et jardins. D'innombrables appellations justifient l'importance du vert : Verte Érin ( l'Irlande ). Fée verte (l'absinthe). Europe verte (le Marché commun agricole). Le tapis vert des conférences internationales et des salles de jeu. La langue verte (argot).

samedi 5 septembre 2015

Amphitryon

Ce nom, signifiant " qui harcèle des deux côtés ", illustrait la bravoure d'un souverain de la mythologie grecque. Amphitryon était roi de Trézène ( Péloponèse ) et assumait la régence du royaume de Mycènes pour le compte de son oncle Électryon, lorsqu'il tua celui-ci accidentellement. Sa cousine Alcmène accepta cependant de l'épouser, mais à condition qu'il vengeât la mort de ses huit frères. Zeus, profitant de cette expédition, prit l'aspect d'Amptitryon, assura Alcmène que la vengeance était accomplie et arrêta le temps pendant trois jours et trois nuits qu'il passa à s'ébattre avec elle. A son retour, le véritable Amphitryon s'étonna du manque d'ardeur de sa nouvelle épouse. Informé par le devin Tirésias, il n'osa plus toucher à Alcmène, de crainte d'encourir la jalousie de Zeus. Celle-ci mit au monde des jumeaux : le très fameux Héraclès ( Hercule ), fils de Zeus, et Iphillès, fils d'Amphitryon, plus jeune d'une nuit... C'était le seizième ou dix-septième amour humain de Zeus, et le dernier.
L'écrivain latin Plaute a transformé cet épisode en comédie, probablement d'après une œuvre grecque perdue depuis. Il y a ajouté le personnage de Sosie, valet d'Amphitryon et dieu Mercure à la fois, dont le nom passera lui aussi dans la laugue courante.
Molière, dans son Amphitryon, joué aux Tuileries en 1668, l'a repris de façon beaucoup plus heureuse, faisant dire à Sosie : Le véritable amphitryon c'est l'amphitryon où l'on dîne. Et aussi : Un partage avec Jupiter n'a rien du tout qui déshonore.

mardi 1 septembre 2015

Mur

Dès qu'il est devenu sédentaire, à l'époque néolithique, vers - 7000, l'homme a éprouvé la nécessité de protéger sa vie et ses récoltes par des murs. Ces appareils ou agencements de pierres ont beaucoup varié à travers les siècles. Le premier que l'on ait identifié, le plus ancien, est dit cyclopéen par référence à la race des géants qui auraient entassé des blocs énormes, taillés à l'extérieur, pour protéger les cités de la civilisation mycénienne ( de -1550 à -1100 ) ou de la civilisation hittite ( de -2300 à -1200 ), qui inventa les portes fortifiées. Beaucoup plus tard, l'homme choisit d'habiter le site élevé et escarpé d'un oppidum, mais, même en pareil cas, le mur lui parut le complément indispensable de cette défense naturelle. Son aspect général est toujours le même : la hauteur est ceinte d'un rempart souvent en blocs de pierre de dimensions variables et plus ou moins soigneusement taillés, ou encore de cet appareil propre aux Celtes où alternent pierres et poutres, auquel on a donné le nom de murus gallicus. Les Romains, qui furent les plus grands maîtres maçons de toute l'Antiquité, surent varier de neuf façons l'appareil ou opus de leurs constructions.
Constructeurs de villes, de monuments, de routes, les Romains le furent aussi d'enceintes urbaines fortifiées et de systèmes défensifs à leurs frontières, qu'ils appelaient limes. La capitale elle-même connut plusieurs murailles : enceinte étrusque ( -VIème siècle ), enceinte dite, par erreur, du roi Servius Tullius ou servienne ( -IVème siècle ), enceinte d'Aurélien construite en 271, restaurée à l'époque byzantine ( VIème siècle ) et bien conservée. Cette sorte d'ouvrage avait davantage qu'un intérêt stratégique, -grâce à elle on distinguait l'intra-muros et l'extra-muros- et cela aussi bien à des fins religieuses ( longtemps, on n'inhuma que dans l'extra-muros ) qu'à des fins fiscales ( octroi ) ou politiques ( droit intra-muros de citoyenneté ).

mardi 4 août 2015

Habeas corpus

Formule latine signifiant littéralement : Possède ton corps. Elle consacre la liberté individuelle du citoyen britannique. L'Habeas Corpus Act a été voté par le Parlement anglais en mai 1679, mais son origine est sans doute beaucoup plus lointaine." Aucun homme libre ne sera arrêté, emprisonné ou privé de ses biens, ou mis hors la loi ou exilé, ou lésé de quelque façon que ce soit. Nous ( le roi) n'irons pas à l'encontre de cet homme libre. Nous n'enverrons personne contre lui, sauf en vertu d'un jugement légal de ses pairs, conformément à la loi du pays."
Cette conception est bien différente de la France où une personne doit faire valoir avant tout son identité. La présence seule du corps ne suffit pas. Peut-être cette différence peut expliquer en partie les positions respectives des deux pays, à propos des sans-papiers et des migrants...

Égérie

Le roi Numa Pompilius, successeur à Rome de Romulus, accomplit une œuvre religieuse et architecturale importante. Il fit aussi beaucoup de lois utiles et, pour donner plus de crédit à ses institutions, il feignit d'avoir pendant la nuit des entretiens secrets avec la déesse Égérie, dans un bois sacré. Égérie était une nymphe, divinité des Eaux et des Bois. C'était une Camène, c'est-à-dire une prophétesse initiatrice de chants magiques ( Carmina ). Selon la légende, la mort de Numa la plongea dans une profonde tristesse : elle se retira à Aricia, près du sanctuaire de Diane, et y pleura tant qu'elle fut changée en source. Par allusion, le nom a été donné à la conseillère d'un homme politique ou d'un écrivain : Mme de Pompadour était l'égérie de Louis XIV en matière artistique.

mercredi 29 juillet 2015

Travail

Travail vient du mot latin tripalium ( trois pieux ) désignant un engin où l'on suspendait les bœufs et les chevaux difficiles pour les ferrer, puis un engin de torture. Les langues nordiques ignorent cette connotation : l'anglais dit work; l'allemand Werk, d'après une racine indo-européenne werg, qui avait déjà produit le grc ergon, mais d'après laquelle le français n'a formé que des mots savants ou spécialisés : orgue, organe, allergie, ergothérapie, etc. L'italien, langue de paysans, a adopté lavoro, qui désigne tout aussi bien le labour à la charrue que le travail en usine. Le mot labeur a au contraire pris en français une tournure très spécialisée ; imprimerie de labeur désigne le secteur des livres ou des prospectus par rapport à celui de la presse - ou encore une tournure poétique : La mer, la vaste mer, console nos labeurs.
Source : Les mots de l'histoire, de J. Boudet, chez Larousse, collection In extenso.

dimanche 26 juillet 2015

Eau

L'eau est une des principales préoccupations matérielles de l'humanité depuis ses origines. Tous les sites préhistoriques, même perchés, étaient à proximité d'une rivière ou disposaient d'une source, de citernes, de barrages. L'expansion de la civilisation romaine s'accompagna d'une conquête de l'eau : les Romains furent de prodigieux constructeurs d'aqueducs. A la fin de l'empire, Rome comptera 19 aqueducs. Les ouvrages de maçonnerie ont laissé des témoignages grandioses ou simplement émonvants : pont du Gard, pour Nîmes; aqueducs de Tarragone, de Ségovie, de Fréjus, d'Arcueil pour Paris, de Zaghouan en Tunisie. Mais la necessité de fabriquer des siphons engagea des quantités énormes de plomb et cet usage abusif du plomb aurait, à la longue, intoxiqué les citadins, créant un mal romain, facteur de décadence ; ce n'est qu'une hypothèse.
Les Romains n'inventèrent rien ; les peuples dont ils firent la conquête - Grecs, Orientaux, Nord-Africains- étaient déjà maîtres des techniques de l'eau. L'antique Babylone les maîtrisait parfaitement. Bien avant l'Aqua Appia de Rome, Jérusalem avait son tunnel d'Ézéchias, qui alimentait la piscine de Siloé. Le Sahara eut ses foggaras, capables de capter l'eau si rare de la rosée nocturne.
Les Gaulois divinisaient l'eau, appelant le Rhin père, les rivières Dives ou Divonnes - c'est-à-dire - ou Marne, c'est-à-dire mère ( Matrona) ; vénérant les eaux thermales, et honorant les lacs et étangs.

mercredi 22 juillet 2015

La loi et ses limites

Les lois doivent-elles changer les mœurs? Montesquieu répond par la négative. Il convient de réformer par les lois ce qui est établi par les lois ; mais ne changer que par d'autres mœurs et d'autres manières ce qui est établi par les mœurs et par les manières.

mardi 21 juillet 2015

Oreille

L'oreille, siège de l'ouïe, organe qui permet à la parole de se transformer en connaissance, méritait d'avoir un rôle actif dans l'image du corps que se fit l'humanité primitive. Molière, dans L'École des femmes, se moque trop vite de la naïveté d'Agnès : " L'autre jour ( pourrait-on se le persuader?)/ Elle était fort en peine, et me vint demander / Avec une innocence à nulle autre pareille / Si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille." La curiosité d'Agnès était tout au plus celle du mythologue ou de l'ethnologue. Chez les Hittites, au XIVème siècle av. J.-C., le roi-pontife, en hommage à la grande déesse mère, arborait dans son son costume de cérémonie des boucles d'oreilles. Une symbolique du même type permit aux esprits les plus imaginatifs de résoudre le mystère de la naissance de Jésus. Par où le Verbe ( la parole de Dieu ) pouvait-il se faire chair autrement que par l'oreille ?

lundi 20 juillet 2015

Libertin, libertinage

Le sens de libertin a beaucoup évolué en accentuant la nuance péjorative qu'il eut dès l'origine; de 
" libre penseur ", il est passé à " licencieux ", " libidineux ". A la limite, libertinage signifie "athéisme". Mais libertinage peut simplement vouloir dire "goût de la fantaisie". Le mot libertinage s'applique aux mœurs vénitiennes du XVIIème, très "libres".

dimanche 19 juillet 2015

Droit

Summum jus, summa injuria : l'application la plus parfaite du droit aboutit à la plus grande injustice. Jeu de mots de Cicéron - jus ( droit ), injuria ( injustice )- dans le De officiis, dont la traduction doit être paraphrasée pour être comprise. Il évoque le cas fréquent où la meilleure des lois, même appliquée par des juges de bonne volonté, a besoin d'être éclairée par la juriprudence pour ne pas tomber dans l'iniquité. Cet aphorisme est dans la ligne du droit romain, que Cicéron, avocat de métier, maniait avec aisance.

vendredi 17 juillet 2015

Juillet et canicule

Juillet était d'abord quintilis, cinquième mois du calendrier romain. C'est Marc Antoine, alors consul, qui en -44, lui donna ce nom nouveau en hommage à Jules César, dont l'anniversaire tombait le 12. La longueur et la chaleur des jours en ont fait un temps de prodigieuse activité : poursuite, dans la Grèce antique, des jeux olympiques ( commencés en juin ) , grandes fêtes romaines, travaux ruraux, avec pour les Égyptiens l'inondation annuelle du Nil, ailleurs les moissons de messidor. Intense activité militaire cherchant à conclure ou à renouveler les offensives lancées depuis le printemps.
En latin, canicula signifie " petite chienne ", nom donné à une constellation très brillante du Grand Chien, plus connue sous le nom de Sirius. Par extension, on a appelé aussi canicula la période où le soleil se lève et se couche en même temps que Sirius, et qui correspond à de grandes chaleurs. La précession des équinoxes fait échoir ce phénomène en août, mais l'appellation continue à concerner les semaines du 22 juillet  au 23 août. Les Anciens lui prêtaient un rôle désastreux.

mercredi 15 juillet 2015

Dithyrambe

Dithurambos avait en grec le sens spécialisé d' " hymne dionisiaque " avant de prendre celui plus général de " louange enthousiaste ". Il signifiait littéralement " passage de deux portes ", par allusion à l'étrange double naissance de Dionysos, d'abord enfanté normalement par Sémélé et sorti ensuite de la cuisse de Zeus. Il s'agissait à l'origine d'un récit chanté et joué des aventures de Dionysos. Des choreutes, les satyres, que le public, à cause de leur déguisement, appelait boucs, en grec tragoi, y donnaient la réplique à un récitant. Aristote affirme que la tragédie est sortie de ses préludes du dithyrambe.

lundi 6 juillet 2015

Pacte germano-soviétique

Je suis en train de lire un livre passionnant : " La guerre-monde, 1937-1947 ". Il me permet de rafraîchir de vieilles connaissances. Nous avons tous entendu parler du pacte germano-soviétique de 1939 qui a tant troublé certains communistes français. Ce n'était qu'un coup stratégique de Staline. Après le dépeçage en règle de la Pologne par l'Allemagne et l'U.R.S.S, il y a eu échange de prisonniers entre les deux nations.
On peut dire que certains n'ont vraiment pas eu beaucoup de chance : Margarete Buber-Neumann, qui, à la suite de l'exécution par le NKVD de son mari, l'ancien dirigeant communiste allemand Heinz Neumann, a été envoyée au Goulag, est remise aux Allemands pour être déportée à Ravensbrück !
C'était tomber de Charybde en Scylla, entre la peste et le choléra...

Politique

Le non grec Πόλις, signifiant " cité- État, ville ", a engendré une famille de mots passée dans les langues romanes. Ainsi, politique, police, politicien, acropole, métropole. Pour ville, les Latins disposaient de urbs ( d'où urbanisme, urbanité, urbain ). La polis, il est vrai, était une collectivité typiquement grecque et la politique, pour un Grec, était la science de gérer la cité-État, mais aussi l'art de vivre heureux dans cette cité....

jeudi 2 juillet 2015

όχι : non en grec

Bientôt, un referendum, en Grèce, pour savoir si le pays reste dans l'Europe.
En 1940, le général Metaxás, pourtant tourné vers les régimes fascistes, regarde plutôt vers les démocraties, tant il a conscience des appétits de Mussolini en Méditerranée aux dépens de son territoire. Il se rend célèbre et populaire par sa réponse laconique : όχι, non en grec, qui a marqué la mémoire nationale, puique le 28 octobre est encore aujourd'hui, comme " jour du non ", une des deux grandes fêtes du calendrier hellénique. Dès lors, Mussolini lance à partir de l'Albanie l'armée italienne à l'assaut de la Grèce.

vendredi 26 juin 2015

Chômage

Chômer d'où dérive chômage était " ne pas travailler pendant les grandes chaleurs ". Le verbe bas-latin caumare venait du grec kauma, " grande chaleur ", dont la racine CAL se retrouve dans plusieurs mots français : " calme "( état de la mer pendant les journées torrides ), " calorifère, chaud, chaleureux, chauffage, cautère, caustique ". Les Actes normands du XIVème siècle attestent que chômer signifiait déjà " ne pas travailler pour des raisons techniques ou par manque d'emploi " ; toutefois, le mot avait plutôt une connotation bénéfique : il s'agissait surtout de suspendre son travail pendant les jours, nombreux, de fête civile ou religieuse, et particulièrement le dimanche.
Évidemment, on est assez loin du chômage actuel, brutal, cruel et subi !

jeudi 25 juin 2015

Commediante ! Tragediante !

Ce double a parte est attribué au pape Pie VII, au cours d'un dialogue un peu vif avec Napoléon. Alfred de Vigny rapporte que, lors d'une entrevue, Napoléon aurait voulu ressusciter l'Europe médiévale : " Nous aurions nos conciles comme Constantin et Charlemagne, je les ouvrirais et les fermerais ; je vous mettrais ensuite dans la main les vraies clefs du monde... Je garderais l'épée, moi : je vous la rapporterais seulement à bénir après chaque succès de nos armes. "
A ce moment de l'entrevue, Pie VII aurait murmuré comme à lui-même : Commediante ! Bonaparte s'étant emporté progressivement devant le silence de son interlocuteur, celui-ci aurait alors dit de la même façon et sur le même ton : Tragediante !

mercredi 24 juin 2015

La famille à Rome

Dans l'Antiquité romaine, familia mit du temps à prendre le sens qu'il a gardé ensuite en français. L'ensemble de la parentèle à partir d'un ancêtre commun dont on portait le nom était la gens. Dérivé de famulus, " serviteur ", familia désignait à l'origine l'ensemble des domestiques et des esclaves, mais le paterfamilias était le chef de cette maisonnée et aussi celui de la gens avec femme et enfants. Familia est donc devenu synonyme de gens dans le langage courant, mais non dans le langage juridique. Le chef de famille était le patron d'une clientèle d'esclaves affranchis, de partisans et d'obligés de toutes sortes ; il leur devait protection et secours en échange de leur visite quotidienne et de leur aide politique éventuelle. Pour Caton, la clientèle passait avant la famille ; cette institution typiquement romaine a survécu en partie dans certaines régions méditerranéennes ( Italie du Sud en particulier, et îles ), où elle est dénoncée en tant que clanisme.

mardi 23 juin 2015

Woodstock

Le sommet historique du mouvement hippie fut atteint le 17 août 1969, lorsqu'un journaliste-cinéaste,  Michael Wadleih, imagina d'organiser un concert ininterrompu de trois jours dans un parc de 250 ha. On l'appellera Woodstock, village natal du chanteur Bob Dylan, quoiqu'il se déroulât à Bethel, petite ville de l'État de New-York. Malgré trois puissantes tornades, 500 000 auditeurs de tous âges assistèrent, fascinés, à ce très long spectacle dédié à l'amour et au refus de la guerre autant qu'à la musique. Les cent vingt-cinq heures de film du festival furent réduites à un programme de trois heures qui fit connaître Woodstock au monde entier. Le mouvement hippie eut ses animateurs, tel Abbie Hoffman, diplômé de psychologie de Berkeley et fondateur du Youth International Party (Y.I.P) dont le pacifisme, à l'été 1965/1966, fit marcher 200 000 jeunes dans les rues des capitales américaines. Il fallut compter aussi avec Mehu Baba, promoteur de gigantesques rassemblements politico-musicaux. Les vastes actions burlesques, violentes et spectaculaires d'Abbie Hoffman ( mort en 1989 ) s'achevèrent dans la drogue et ne le sauvèrent pas du vieillissement. Ce qu'il y avait de positif dans le mouvement fut en partie récupéré par l'action écologiste des Verts.

vendredi 12 juin 2015

Sept

C'est le chiffre qui a le plus de richesse symbolique. Sa signification intéresse l'histoire militaire, politique, philosophique, artistique :
Sept est l'union de quatre, chiffre du corps, chiffre des quatre éléments, matière dont le corps est composé, et de trois, chiffre de l'âme faite à l'image de la Trinité ; sept est donc le chiffre de l'homme.
Émile Mâle, La fin du paganisme en Gaule, 1950.
Cette liste peut être augmentée dans le domaine religieux qu'elle embrasse : soit les 7 jours de la Création, les 7 dons du Saint-Esprit, les 7 joies et les 7 douleurs de la Vierge, les 7 vaches grasses et les 7 maigres, le chandelier à 7 branches, les 7 paroles du Christ en croix, les 7 psaumes de la Pénitence, les 7 Églises d'Asie, les 7 sceaux, les 7 coupes de la colère divine, le dragon à 7 têtes.
Sept est utilisé 77 fois dans la Bible. Repos hebdomadaire du septième jour, célébrations  de Pâques et de la Pentecôte séparées par 7 semaines.

lundi 1 juin 2015

Jardin

Une même racine indo-européenne a donné le latin hortus, d'où nous avons horticulture, et le francique gard, d'où nous avons jardin et garden, en anglais. Les Grecs disaient paradeisos ( d'où nous avons paradis ), mot désignant en Perse, où a été créé le premier art des jardins, un parc arboré et fleuri. Quand Xénophon décrit, au IVème siècle av.J.-C., le paradis du roi Cyrus II à Sardes, la technique en était depuis longtemps au point ; il avait des fins pratiques mais aussi mystiques.
D'après Pierre Grimal, le jardin perse était divisé en quatre cantons, par deux axes rectangulaires que souligne soit une allée, soit, plus fréquemment, une ligne d'eau. À l'intersection des deux axes s'élevait, tantôt le palais, tantôt un pavillon, et tantôt s'étendait une fontaine aux motifs parfois très complexes. On ne peut pas ne pas songer à la représentation de l'Univers, si fréquente en Asie, au partage du Cosmos en quatre zones, par quatre fleuves divergents. Il est bien vraisemblable que le parc de Cyrus exprimait à sa manière une idée analogue : au centre, le Roi, Maître et Magicien, figurait, sur son domaine, la puissance fécondante et créatrice qui préside à la Nature. Quoi qu'il en soit, et même dépouillés de leur sens profond, ces paradis devaient exercer une grande influence sur l'hisoire ultérieure des jardins.
Les jardins d'Éden
Le nom Éden désigne dans la Bible un pays ou une région non identifié. Il a un homonyme signifiant " jouissance ", d'où l'idée qu'il s'agissait d'un site particulièrement agréable. Il fut le premier séjour d'Adam et Ève.
L'Éden biblique, berceau de l'humanité heureuse, est devenu synonyme de lieu de délices. Bougainville utilise ce mot, en découvrant Tahiti.

dimanche 31 mai 2015

Laconisme

Aujourd'hui, je serai laconique... Laconisme, expression brève, concise, voire elliptique, de la pensée, tient son nom de la province de Laconie. Cette contrée est située dans le Péloponnèse. Éloquents, bavards, les Athéniens se sont toujours étonnés de la retenue des Spartiates; ils en ont rapporté maints exemples, peut-être imaginaires :
- A Philippe de Macédoine, qui jugeait utile d'entrer dans leur État, un seul mot : - Non.
- Le Spartiate Léonidas, à Xerxès qui lui demandait de livrer ses armes : Viens les prendre...
- Annonce de la victoire de Platée, par les généraux spartiates : Perses humiliés.
- Annonce de la fin de la guerre du Péloponèse : Athènes prise.
Précurseurs du style télégraphique...

vendredi 29 mai 2015

Rouge

Le rouge est la couleur du sang et il s'est chargé au cours des âges de la signification attribuée au sang par l'imagination humaine, à la fois porteur de la vie, lorsqu'il circule dans les artères, et signe de mort losqu'il est répandu ; signe de libération et signe d'agression, d'interdit. C'était la couleur du bonnet des marins de la Méditerranée qui les distinguait, de loin, au milieu de l'azur marin, du bonnet aussi des galériens. Ce fut la couleur du bonnet phrygien révolutionnaire. C'était également la couleur  de la chemise des parricides marchant au supplice, que portèrent Charlotte Corday et ceux qui tentèrent de supprimer Robespierre. Par une autre voie, le rouge est devenu la couleur de la revendication et de la révolution. Durant des siècles, il symbolisa la puissance publique en marche, drapeau du roi levé pour la guerre, mais aussi drapeau d'avertissement de la loi martiale. Le rouge, après une longue maturation, allait s'imposer à une partie de la planète, à l'U.R.S.S d'abord, puis à la Chine et à toutes les démocraties populaires comme couleur emblématique.
Cette couleur, la plus voyante qui fût, faisait des soldats des cibles faciles ( rouge garance ). Les pantalons des soldats français, malgré ce défaut, restèrent rouges de 1825 à 1915.
Les mots de l'Histoire, de J.Boudet

jeudi 28 mai 2015

Grotesque

De l'italien grotte, " grottes ". En fouillant le site de la Maison dorée ( Domus aurea ) de Néron, située entre le Palatin et l'Esquilin et enfouie sous des mètres de remblai, les archéologues de la Renaissance mirent à jour des panneaux entiers de peinture décorative comportant des guirlandes de feuillages et d'animaux, des silhouettes humaines plus ou moins fantastiques. Ces motifs, relevés dans des galeries devenues souterraines, comme des grottes, furent dits pour cette raison grotesques. Ils furent très imités du XVIème au XVIIIème siècle, au plafond de la bibliothèque vaticane comme au château de Fontainebleau. Leur étrangeté, à la limite du non-figuratif, fit que le mot devint synonyme de "bizarre", puis de "trop bizarre", de "risible" jusqu'à en être lamentable
Les mots de l'Histoire, de Jacques Boudet

mardi 26 mai 2015

Jacquerie

Jacquerie vient du prénom Jacques. Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, le grand nombre de ses sanctuaires, les foules de leurs pèlerinages ont sans doute contribué à répandre ce prénom dans les masses rurales qui, jusqu'aux XIV-XV° siècles, n'avaient pas de patronymes. Il servit de surnom au paysan français, avec une nuance vite péjorative, un peu comme Baptiste. Molière le réhabilita au XVIIème siècle. Dans L'Avare, Maître Jacques est synonyme de démiurge, d'homme à tout faire, à la fois cocher et cuisinier d'Harpagon. Au XIXème siècle, il redeviendra imbécile ( faire le Jacques ). Finalement, son seul titre de gloire serait-il vestimentaire ? Il porta la jacque, justaucorps rembourré, d'où la jaquette, qui fut d'abord une sorte de robe habillant les garçonnets. Mais il a surtout baptisé un mouvement social et donné au vocabulaire un mot devenu synonyme de révolte paysanne.
Source : Les Mots de l'Histoire, de Jacques Boudet.

vendredi 22 mai 2015

Les Atrides, la plus tragique famille de la mythologie

La famille des Atrides tire son nom de leur grand-père Atrée, mais en réalité le fondateur de cette lignée fut l'abominable Tantale. Celui-ci avait imaginé servir aux dieux, comme dîner, son fils Pelops bouilli dans une marmite. Il voulait ainsi tester leur perspicacité. Bien mal lui en prit : les dieux s'en aperçurent et ils le punirent en l'enchaînant au bord d'un lac, à côté d'un arbre fruitier. L'eau et les branches se retiraient dès qu'il tendait la main pour les atteindre. Tantale mourut de faim et de soif. Les dieux reconstituèrent ensuite le pauvre Pélops. Déméter, affamée, avait malgré tout mangé le morceau qui se trouvait dans son assiette, l'épaule. Il fallut fabriquer au malheureux une épaule en ivoire : tous ses descendants portaient , disait-on, une tache blanche en haut du dos. Une marque de leur destin commun...
Pélops, pour épouser Hippodamie, tua, avec l'aide de Myrtilos, le père de celle-ci qui s'opposait à leur  mariage. Avant d'être tué par Pélops, Myrtilos lui jeta une terrible malédiction : chaque génération de la famille rencontrerait le désastre... Pélops eut de nombreux enfants, dont Atrée et Thyeste. Il eut aussi avec une nymphe un autre enfant qu'il aimait beaucoup, Chrysippos. Atrée et Thyeste, jaloux, tuèrent leur demi-frère. Lorsque Pélops découvrit la vérité, son épouse, Hippodamie, s'enfuit. La malédiction était en route...
Pélops chassa ses fils. Ceux-ci se réfugièrent en Crète où ils furent nommés gouverneurs par le roi. Thyeste séduisit l'épouse d'Atrée. Ce dernier le bannit et, après avoir feint de s'être réconcilié avec son frère, il l'invita à un banquet où il lui servit la chair de ses propres enfants. Thyeste s'enfuit, puis épousa sa propre fille Pélopia et devint le père d'Égisthe, destiné à être un nouvel agent de la malédiction... Les aventures de cette terrible famille ne s'arrêtèrent pas là... La suite, dans la guerre de Troie...

Vases grecs

Les vases grecs, conçus en vue d'usages très divers, présentaient une grande variété de formes et de tailles. Parmi les plus répandus figurent : l'amphore, jarre à deux anses servant à la conservation de l'huile et du vin, présentant un col étroit et souvent une partie inférieure en pointe, destinée à être plantée dans le sable ou placée sur un support ; l'hydrie, vase servant à puiser ou verser de l'eau, récipient à panse bombée et à col cylindrique, muni de petites anses horizontales pour soulever et d'une grande poignée pour verser ; le cratère, vase à large ouverture servant à mélanger l'eau et le vin, avec deux anses sur le rebord. La kylie, coupe à boire présentant différentes formes, mais généralement pourvue d'un pied et et de deux anses ; la pyxide, petite boîte servant à toutes sortes d'usages ; le lécythe, petit vase à col long et à anse verticales, destiné à l'huile ou aux parfums ; l'aryballe, petit vase de forme globulaire, sans pied, au col étroit se terminant en un large rebord, également destiné à l'huile ; l'œnochoé, sorte de cruche moderne, était un vase pansu, au col allongé et à large rebord, muni d'une anse verticale qui servait à puiser le vin dans le cratère pour le verser ensuite dans les coupes.

jeudi 21 mai 2015

Aerarium et fiscus

L'aerarium était le trésor de l'État Romain, déposé dans le temple de Saturne, au pied du Capitole, et qui abritait également certains documents officiels. Il était administré par des questeurs sous la supervision générale du Sénat. L'institution du Trésor fut maintenue sous l'Empire, mais beaucoup de revenus furent progressivement détournés vers le Trésor impérial, le fiscus. Ce trésor impérial était essentiellement constitué des revenus des provinces impériales, augmentés de dons et d'héritages, en particulier de terres et de biens. Ces fonds considérables servaient à satisfaire les besoins de la population, tels que l'approvisionnement en blé, et l'armée.

mercredi 20 mai 2015

Harmonie ou musique des sphères

Concept des pythagoriciens, l'harmonie ayant pour eux une signification cosmique. Il leur semblait que les corps célestes ( les sphères ) devaient produire un son en tournoyant dans l'espace, et que, comme les corps se déplacent à des allures différentes, ils devaient tous produire des notes différentes quoique harmonieuses. Platon ajoute que, sur chacun des huit cercles concentriques le long desquels tournent les corps, une sirène lance une note d'une hauteur différente, les huit notes réunies formant une gamme. Étant donné que ce son nous accompagne depuis notre naissance et qu'aucun silence ne forme contraste avec lui, nous n'en sommes pas conscients.

mardi 19 mai 2015

Péan

Dans l'Iliade, Péan apparaît comme le nom d'un dieu guérisseur. Ce nom est donné à un dieu olympien, Apollon, dans sa dimension de dieu guérisseur qui écarte la peste, détourne le mal et fait venir la victoire. L'hymne cultuel d'Apollon est appelé un péan, d'après le cri iè, ie Paian, qu'on utilisait parfois comme un refrain. Le péan fut introduit à Sparte depuis la Crète, comme un hymne guérisseur et une danse au début du VIIème siècle av. J.-C., et fut associé aux fêtes d'Apollon à Sparte. Plus tard, on a pu aussi adresser des péans à d'autres dieux ( Asclépios, Zeus...).

lundi 18 mai 2015

L'homosexualité dans l'Antiquité

En Grèce, aux yeux de l'aristocratie, le mariage n'avait rien à voir avec l'amour, mais avec les biens et les héritages. De même cimentait-il les liens politiques et sociaux. La ségrégation des femmes de la classe supérieure, dans la société urbaine, signifiait qu'il leur était difficile d'inspirer un amour romantique. Pour l'assouvissement sexuel des hommes, il y avait les hôtesses professionnelles et les prostituées ( hétaïres ). Dans cette société, l'homosexualité était encouragée par les institutions sociales : le culte des prouesses athlétiques et de la beauté physique au gymnase, où les hommes s'entraînaient nus, les dîners ou les libations auxquels ne participaient que des hommes ( symposion ) avec leurs divertissements, leur poésie amoureuse et la camaraderie guerrière. La relation acceptée était celle qui unissait un homme plus âgé, l'amant ( érastès ) et un adolescent de la même classe sociale, " celui qui était aimé " ( éroménos ).
Source : Dictionnaire de l'Antiquité, Université d'Oxford, chez Robert Laffont.

dimanche 17 mai 2015

Les métamorphoses

Les Métamorphoses ou L'Âne d'or a fait la réputation d'Apulée. Le roman prend la forme d'un récit narré à la première personne par un jeune homme grec nommé Lucius dont les aventures débutent par une visite en Thessalie, réputée pour être la patrie de la sorcellerie. Transformé accidentellement en âne pour avoir fait preuve d'une curiosité excessive à l'égard de la magie noire, il tombe entre les mains de brigands et il est roué de coups. La plus délicieuse de ces histoires est celle de Cupidon et de Psychée. Il sert l'un des membres de prêtres errants de Cybèle, devenant un célèbre âne savant, retrouve sa forme humaine grâce à la déesse Isis et apparaît sous les traits d'Apulée, l'auteur en personne. La dernière partie de l'œuvre fait allusion à son initiation aux mystères d'Isis et d'Osiris et témoigne de l'attirance exercée alors par les religions orientales.

samedi 16 mai 2015

Démagogue

Démagogue ( en grec, dêmagôgos ) qui désigne un " meneur du peuple ", fit son apparition à Athènes à la fin du Vème siècle av. J.-C et avait souvent le sens péjoratif d'un orateur populaire sans scrupules. Dans la démocratie athénienne du Vème siècle, des orateurs influents pouvaient toujours infléchir le cours de la politique. Ces hommes étaient souvent stratèges et aristocrates. Pendant la guerre du Péloponnèse et après la mort de Périclès, des orateurs qui jouaient sur la versalité du peuple exercèrent une profonde influence. Les plus célèbres furent Cléon, Hyperbolos, Cléophon et Androclès.

vendredi 15 mai 2015

Hypnos

Dans la mythologie grecque, le dieu du Sommeil, fils ( sans père ) de Nuit ( Nyx ) et frère de Thanatos ( la Mort ), auquel il est habituellement associé, en particulier dans la peinture de vases. Il vit dans l'Au-delà, mais il est bon pour les hommes. Tout au long de l'Antiquité il est conçu comme un jeune homme ailé qui verse d'une corne un liquide soporifique, ou touche avec une branche ceux qui sont fatigués.

jeudi 14 mai 2015

Échange : antidosis

Les Athéniens aisés étaient requis d'assumer certains services publics à titre d'impôt sur leur fortune. Un citoyen qui considérait que la détermination de sa charge était injuste pouvait proposer quelqu'un d'autre dont il estimait les moyens supérieurs aux siens, et le sommer, soit de prendre en charge la fonction, soit d'échanger ( antidosis ) ses biens avec lui. Si l'autre citoyen le refusait, la situation devait être tranchée par une décision de justice.

mercredi 13 mai 2015

Gnose

Nom dérivé du grec gnosis, " connaissance ", donné à un mouvement religieux complexe, fondé sur le mythe de la rédemption. Son origine est peut-être préchrétienne, il prit de l'importance au IIème siècle av. J.-C et revêtit des formes chrétiennes aussi bien que païennes. La gnose faisait la distinction entre une divinité éloignée et inconnaissable, et un démiurge qui, d'une certaine façon, descendait du premier et était le créateur ( imparfait ) et le souverain du monde, sa création imparfaite. Certains individus, néanmoins, étaient détenteurs d'une étincelle spirituelle divine et ceux-ci, en observant certains rites, pouvaient retourner à la divinité après la mort. Un rédempteur était envoyé, peut-être le Christ, par la divinité qui apportait la gnosis et habitait temporairement le corps d'un être humain. La gnose persista pendant plusieurs siècles et, au XXème siècle, une grande lumière fut projetée sur ce mouvement par la découverte et la publication de textes gnostiques primitifs appartenant aux mandéens, secte quasiment chrétienne qui existe encore en Irak.
Source : Dictionnaire de l'Antiquité,Université d'Oxford.

mardi 12 mai 2015

Lycée

Sur le bord de l'Illissos, descendant de l'Hymette, célèbre pour son miel, il y avait au nord-est d'Athènes un bois jadis redouté pour ses loups ( en grec lukoi > lycanthrope ), et que pour cette raison on avait nommé Lycée ( Lukeion ). Le mot connut à peu près la même fortune que Académie. Le bois fut aménagé pour les loisirs, un portique y mit les promeneurs à l'abri de la pluie et du soleil, un gymnase y attira la jeunesse. Aristote, ancien précepteur d'Alexandre, installa au Lycée un cours de philosophie. Le mot devint synonyme de haut lieu intellectuel et fut utilisé comme tel en français.
Source : Les mots de l'Histoire, de J.Boudet.

Académie

Akademos, selon la tradition mythologique, était un grand propriétaire des environs d'Athènes. Sur les bords du Céphise, il possédait un immense parc de platanes et d'oliviers : l'Akademeia. Il avait su rester en dehors du conflit armé qui opposa Sparte et Athènes. L'Akademeia échappa aux ravages de la guerre. En mourant, Akademos légua son domaine à Athènes, qui en fit une promenade publique. Platon y réunit ses disciples au bord du Céphise. Ainsi le nom Akademeia désigna-t-il un cercle de philosophes. Son nom allait traverser les siècles.

samedi 9 mai 2015

Les instincts fondamentaux

Pour Husserl, la curiosité est un des trois instincts fondamentaux, avec l'instinct de conservation et l'instinct grégaire. Déjà les animaux supérieurs, par curiosité, explorent l'espace au-delà des limites de
leur territoire utile. Par ailleurs, comme certains animaux, les hommes vivent en troupeaux, appelés nations, patries, " identités ", etc. Une autre particularité humaine est que les hommes et les rats sont les deux seules espèces vivantes qui sont capables de mettre à mort un de leurs congénères.( R.Aron)
Source : l'excellent livre de P.Veyne, " Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas."

vendredi 8 mai 2015

Honnir!

Honnir vient de l'ancien bas francique haunjan, " railler, insulter ", dont la racine se retrouve dans le français honte, dans l'allemand höhnen," railler", honnir ("dénoncer") n'est plus employé qu'avec une pointe d'affection. Par contre, Honni soit qui mal y pense a pris une valeur proverbiale qui a favorisé sa survivance. On l'emploie avec le sens : Honte à celui qui y voit du mal, pour blâmer les mauvais esprits, prompts à déceler les erreurs d'autrui ou à noircir des faits anodins. C'est la devise de l'ordre anglais de la Jarretière ( avec l'orthographe du XIVème siècle Honi ).

mercredi 6 mai 2015

Chien

Le chien est le " mal-aimé " de la Bible, qui le nomme une trentaine de fois : animal violent, répugnant, bruyant, voleur. Chien, fils de chien, chien mort sont des injures graves. Mais il ne s'agit pas de l'animal de compagnie que nous connaissons aujourd'hui. Cette bête était errante, demi-sauvage, proche du chacal.
Le chien d'Alcibiade : Alcibiade ( -450/-404 ) jouait à scandaliser les Athéniens. Un jour, il acheta un chien splendide, à un prix exorbitant, puis il lui coupa la queue qui était son plus bel ornement. Devant l'émoi de ses concitoyens, il déclara : " Tant que les Athéniens s'occuperont de mon chien, ils ne diront rien de mal sur mon compte."
Détournement de l'attention....c'est toujours d'actualité!

dimanche 3 mai 2015

Joli mois de Mai...

Troisième mois du vieux calendrier Romain et cinquième du nôtre, il a pris le nom d'une déesse fondamentale de la Grèce et de la Rome antique, Maia. On retrouve en elle la même racine Mai que dans maieuo : " j'accouche " ( d'où cette méthode philosophique qui fait accoucher de la vérité : la maïeutique ) et que dans mêter/mater ( mère ). A Maia, la mythologie a donné Zeus pour amant et Hermès ( Mercure ) pour fils.
Source : Les mots de l'Histoire, de J.Boudet

mardi 21 avril 2015

Imprimerie et analphabétisme

L'apparition de l'imprimerie en Occident vers 1440, la propagation du livre ont déterminé une révolution culturelle profonde, qui a modifié les attitudes mentales. Elle a fait de l'analphabète un réprouvé.
Pendant trois millénaires, l'humanité a su s'en passer ; des peuples nombreux n'ont pas eu d'alphabet.
Nos ancêtres, les Gaulois, ignoraient l'écriture. L'analphabétisme ne mérite pas le dédain. Il a eu d'autres qualités que celles de la civilisation écrite. Ces peuples analphabètes étaient extrêmement réalistes. Ils s'acharnaient à maîtriser le monde, à forcer la réalité à se conformer à leurs désirs par le moyen de rites prescrits.
Analphabètes, les Celtes n'en ont pas moins perfectionné l'art non figuratif de la spirale... et Charlemagne, qui ne savait pas bien écrire, est le saint patron des lycéens.

lundi 20 avril 2015

Révolte

Révolte, émeute, révolution, rébellion, insurrection, contestation, sédition, sans compter des mots spécifiques comme fronde ou jacquerie, la violence politique et sociale est dotée d'un vocabulaire qui répond à toutes les situations de l'individu ou de la masse avec le pouvoir.
Nu-pieds : 16 juillet 1639 Mouvement de sédition développé chez les petits sauniers ( ouvriers du sel)  qui marchaient sans souliers ni sabots sur les plages et avaient le privilège de faire bouillir l'eau de mer pour en extraire le sel. L'assassinat d'un officier à Avranches en fut le signal. La révolte toucha aussi des porteurs de bois, quelques notables pauvres et des membres du bas clergé. Ils formèrent l'Armée de la souffrance, qui s'attaqua aux agents du fisc. Leur chef, dit Jean Nu-pieds, s'identifia un moment au duc de Normandie. Les nu-pieds occupèrent Caen et Rouen. La répression ordonnée par Richelieu fut très sévère. Une armée de 4000 hommes attaqua les insurgés. Finalement, on promit la vie à celui des 10 survivants qui voudrait bien pendre les neuf autres ( sorte de décimation...)

samedi 18 avril 2015

Jansénisme

Ce grand mouvement d'idées religieuses tient son nom d'un évêque d'Ypres, Cornelius Otto Jansen
( 1585-1638 )  et repose sur l'ouvrage posthume de celui-ci, l'Augustinus ( 1640 ). Balzac y voyait une forme de puritanisme. On dirait aujourd'hui qu'il est une forme d'intégrisme. S'opposant à la spiritualité optimiste et active des jésuites, il jugeait que, l'homme étant corrompu par le péché originel, Dieu accorde sa grâce à certains par pure miséricorde, tandis qu'il abandonne les autres par pure justice. Illustré par la vie édifiante de Saint-Cyran, d'Antoine Arnauld, de Blaise Pascal et des solitaires ( abbaye de Port-Royal ), condamné par les papes Urbain VIII et Innocent X, le jansénisme profita de la querelle entre la monarchie française et le Vatican. Il eut sa forme populaire et exaltée(les convulsionnaires de Saint-Médard) et sa forme politique ( l'opposition parlementaire à l'absolutisme royal.)

vendredi 17 avril 2015

Pléiade

Pléioné, la fille d'Océan, s'unit au géant Atlas et en eut 7 filles. Leur beauté fut remarquée par Orion, " le plus bel homme vivant ", au point que Zeus, pour les soustraire à ses assiduités, dut les métamorphoser en colombes, puis en étoiles. Plus prosaïquement, on doit constater que pléiade est dérivé d'un mot grec signifiant " naviguer ". L'apparition de ces 7 étoiles au printemps indique aux marins le début de la bonne saison ; leur disparition en novembre en marque la fin. En 1549, 7 écrivains français férus d'hellénisme ont choisi ce nom de Pléiade pour désigner leur mouvement poétique, d'abord appelé d'un nom moins poétique brigade.
L'ambition des 7 poètes de la Pléiade est grande : au sortir du Moyen-Age, ils veulent doter leur pays des grands genres de l'Antiquité. ( ode, poème épique, tragédie, élégie, épître ).
Ces 7 étoiles étaient : Jean Dorat, Pontus de Tyard, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Rémi Belleau, Antoine de Baïf et Étienne Jodelle.

mardi 14 avril 2015

La voix

Les Athéniens du Vème siècle avaient fait de la rhétorique, art de bien parler, une véritable science enseignée par des maîtres qui, tel Gorgias, gagnaient de véritables fortunes. On fit reproche aux sophistes de vouloir toujours avoir raison et d'aboutir à des raisonnements captieux, grâce à la rhétorique.
Mais c'est le don de la voix qui fait l'éloquence. Démosthène, au IVème siècle, le comprit si bien qu'il lutta longtemps pour acquérir ce don qui lui manquait de naissance. Il lui fallut fortifier sa poitrine ; pour corriger les vices de sa prononciation, il déclamait de longs morceaux, la bouche pleine de petits cailloux, face à la mer et au bruit des vagues.

lundi 13 avril 2015

Le bûcher

La mise à feu du bûcher était le moment le plus solennel des funérailles pour les civilisations antiques pratiquant l'incinération. On ne brûlait pas seulement les cadavres, mais aussi les armes, les objets préférés, les vêtements les plus précieux ou bien des parfums, des animaux, voire des prisonniers ou des esclaves.
Le remplacement, en Occident, de l'incinération par l'inhumation, mit fin à ces pratiques,
Le bûcher devint un instrument de supplice et de mort, réservé aux sorciers et aux hérétiques, arme de l'Inquisition et de la Justice d'Église. Bûchers collectifs des Albigeois, des Vaudois, des Templiers...
Dans le cas d'hérésie, il était le châtiment de ceux qui refusaient de plaider coupable ou celui des relaps revenus sur leurs aveux.
Source : les mots de l'Histoire, de J.Boudet

dimanche 12 avril 2015

De Gérard Garouste à Pierre Desproges ...

Une pensée de Pierre Desproges, citée par Gérard Garouste, peintre suisse bipolaire extrêmement intéressant, sur l'intelligence : " L'intelligence, c'est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur." Peu optimiste, mais si lucide...

La marche

Pendant des millénaires, la marche fut le moyen de locomotion normal de l'homme. Le char, le cheval, le chariot représentaient le luxe d'une minorité ; le pélerin, le soldat, le missionnaire, le chemineau, le colporteur allaient naturellement avec leurs jambes. Les épreuves subies étaient parfois rudes ; dans l'Anabase, Xénophon racontait la retraite des Dix Mille à travers l'Asie Mineure ( -401/-
400 ).Il  évoque des souffrances que connaîtront aussi les grognards de la retraite de Russie.
La marche du pélerin  du Moyen-Age impliquait un engagement physique autant que spirituel.

vendredi 10 avril 2015

Décembre

Dixième mois du calendrier Romain qui commençait l'année en mars ( les ides de mars ) , ( d'où son nom : decem, dix ). Mois où stagnaient les travaux agricoles et les opérations militaires, décembre, à cause du solstice d'hiver, s'enrichit à Rome de manifestations folkloriques nombreuses, en particulier des Saturnales. ( de un à sept jours ). Échange de cadeaux ( d'où nous avons fait les étrennes ), festins nocturnes ( d'où nous avons fait le réveillon ), jeux d'argent, complète liberté du langage des domestiques, congés scolaires : c'est la fête perpétuelle. Le culte de Saturne, Dieu de l'Age d'or, n'est qu'au second plan. On a le droit et le devoir de rompre avec le train-train quotidien et l'ordre social traditionnel.

Père

Le nom latin pater , d'où nous avons père, n'indiquait pas la paternité physique, plutôt exprimée par parens et genitor.
Pater avait une valeur sociale. C'était le chef de la maison, le dominus, le pater familias.
Les sénateurs de Rome sont dits patres conscripti et le nom du roi des dieux, Jupiter, signifie " père de la lumière ".
La vie patriarcale a largement inspiré le texte biblique et l'a marqué du signe du père, toujours employé avec un contenu laudatif. La mort elle-même est considérée comme le retour à la maison du père. Le Dieu d'Abraham et de Jacob n'a pas de compagne divine. Dieu est appelé Adonaï ( seigneur )
El, Élohim, Jéhovah ou Yahvé, enfin Père céleste. L'Ancien Testament précise la notion de paternité divine. Mais, dans la religion hébraïque, la paternité de Dieu est une notion mêlée de crainte. Dans le Nouveau Testament, cette paternité est une expérience entrée dans la vie individuelle comme dans la vie collective par la révélation de Jésus. Celui-ci dit : " Mon Père et votre Père ", marquant la différence qui l'unit et qui unit les fidèles à Dieu.

mercredi 8 avril 2015

César et ses dérivés

Surnom latin porté dans la gens ( famille ) Julia. Il signifie littéralement " tiré du sein de sa mère, par excision " ( césarienne ). Octave Auguste choisit ce surnom lorsqu'il réalisa l'adoption confirmée par le testament de Jules César. On a pris l'habitude de désigner sous le nom de Douze Césars, outre César lui-même et Auguste, les dix premiers empereurs romains, dont Suétone s'est fait le biographe :  Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus et Domitien.
Ce titre impérial fut repris bien plus tard, sous le IIème Reich, sous la forme Kaiser, et en Russie, sous la forme Czar ou Tsar.

dimanche 5 avril 2015

Dieu et ses appellations

Dans la Bible, Dieu apparaît sous divers noms : El, " puissance ", même mot qu'Allah, déjà dieu suprême du Panthéon phénicien ; Élohim ; Elyon ou " Très-Haut ", autre nom de divinité phénicienne et, le plus souvent, Yahvé, littéralement : " Il est ". Dieu dit à Moïse : " Je suis celui qui est ou Je suis ce que je suis ". Formule qui manifeste éternité, mystère et omniprésence. Par respect, les juifs évitèrent de prononcer ce nom sacré à partir de l'Exil et lui préférèrent Adon, Adonaï, " Seigneur ". Le Jéhovah des anciennes traductions françaises est une combinaison artificielle de Yahveh et d'Adonaï.
Source : Les mots de l'Histoire, de Jacques Boudet, chez Larousse, collection In Extenso
NB Il y a aussi le mot Shaddaï, qui signifie le Tout-Puissant.
Source : François. ( pas le pape...)

samedi 4 avril 2015

Faune





Les  Latins avaient un dieu ancien, Faunus, protégeant les cultures, les troupeaux et qui rendait des oracles en agitant les feuillages des arbres. Il était le fils du dieu oiseau Picus ( le pivert ). Barbu, vêtu d'une peau de chèvre, il avait aussi le pouvoir de fertiliser les champs. Sa personnalité se dissout en multiples petits génies ruraux, les faunes. Ensuite, on l'a identifié avec Pan, et les faunes ont été confondus avec les satyres, caractérisés par une virilité débordante et un penchant excessif pour les bergères et les nymphes des bois. Puis, le sens du mot évolua dans deux directions : il a désigné un individu lascif, synonyme de satyre, et il a connu une bien plus grande extension au sens de : " ensemble des animaux "


vendredi 3 avril 2015

Grosses têtes





En 1836-1837, au moment où David d'Angers ( :)) ) terminait le fronton du Panthéon, ancienne église Sainte-Geneviève désormais consacrée aux grands hommes, le caricaturiste Benjamin Roubaud créa le Panthéon Charivarique. Il y exploitait systématiquement le procédé grâce auquel le journaliste Charles Philipon avait lancé quelques années plus tôt Le Charivari, transformant le visage de Louis-Philippe en poire. Roubaud ne représentait les notabilités que par des " grosses têtes " montées sur des corps en réduction. Grand succès! Daumier, Gill, Carjat l'imitèrent.



jeudi 2 avril 2015

Les vins des Côtes-du-rhône

L'Hermitage, dont les ceps s'étagent en amphithéâtre au-dessus de la N7, produisit un très grand vin du XVIIème au XIXème siècle. Il a jadis été créé par H. Gaspard de Sterinberg, chevalier de la Croisade contre les Albigeois. A son retour, il chercha un endroit où il pourrait mener une existence édifiante de solitaire. Il ne planta qu'une modeste vigne. D'autres ermites lui succédèrent et développèrent le vignoble avec la collaboration des moines de Saint-Bernard et de Saint-Bruno, propriétaires de l'église et du prieuré de Tain. En 1856, au concours agricole de Paris, l'hermitage fut premier ex æquo avec le clos-vougeot et le château-lafite.

Les grands vins de Loire

La facilité de la navigation fluviale, la proximité de Paris, celle de l'Angleterre, de la Belgique et de la Hollande ont fait la première fortune des vins de Loire. Henri II Plantagenet ( 1152-1190 ) introduisit le saumur-anjou à la cour de Londres ; Henri IV, LouisXIII et Louis XIV en firent aussi leurs délices. Son vignoble a permis la réussite d'un grand vigneron appelé Monsieur Cristal. Celui-ci aménagea un ensemble de 11 murs parallèles de 100 m de long pour permettre la culture en treille. Beaucoup de ces vins doivent leur qualité à leur conservation dans des caves troglodytiques creusées dans le tuffeau. A côté des vouvray et coteaux-du-layon, grands vins blancs, le muscadet et le gros-plant sont des réussites nantaises. En amont, le bourgueil et le chinon sont des vins rouges pour intellectuels, si l'on en croit Jules Romains.

Les grands crus de Bordeaux

Ces vins ont une vocation internationale.
Le Sauternes est produit sur un territoire très délimité ( 5 petites communes ). La maturité du raisin ne lui suffit pas. On attend sa pourriture noble sous l'action conjuguée de la brume et des rayons solaires développant un mycoderme, la botrytis cinerea, qui s'attaque aux cépages fondamentaux, le sémillon et le sauvignon. On ne cueille que les raisins flétris, gâtés ; le vendangeur passe sur les mêmes pieds jusqu'à 7 fois. La pluie ou le trop grand ensoleillement sont des ennemis redoutables. Le Château-d'yquem en est le premier grand cru.
Le Margaux est le premier cru classé du Médoc, avec une renommée mondiale. Il fut le vin quotidien de Nixon.
Le Château-Beychevelle doit son nom de " baisse-voile " au fait que les bâteaux de la Gironde saluaient au passage la résidence du duc d'Épernon, amiral de la flotte.
L'appellation saint-émilion ne fut pas classée en 1855. En 1955-1958, des accords ont créé pour elle 12 premiers crus et 70 grands crus. En tête, château-ausone, château-cheval-blanc, château-pétrus.
À votre santé!

Grands crus de Bourgogne


Le Romanée-Conti, qui passe pour le vin le plus cher du monde, a des limites étroites : 1,8 ha. 120 pieds de vigne, produisant chaque année 40hl, soit 6000 bouteilles. Louis XIV en buvait chaque matin une petite cuillerée, sur prescription médicale.
Le Clos-Vougeot est le plus vaste clos de Bourgogne : 50ha cernés de murs; une qualité inégale, répartie entre 72 propriétaires.
Le Pommard est cher aux rois et à Victor Hugo.
Le Chambertin, dont Napoléon ne manqua jamais durant ses campagnes, même en Russie.
Le Meursault est voué au vin blanc. La commune célèbre chaque année la fête de la Paulée, en novembre.
Le Montrachet est un grand vin blanc.
À votre santé!

mercredi 1 avril 2015

Attention chien méchant!

Qui n'a pas vu cet avertissement un peu effrayant au détour de ses promenades ? .... Les riches Romains, déjà, avertissaient les promeneurs et peut-être aussi les gens malveillants de cette manière : " Cave canem " : Prends garde au chien !"

Mécénat littéraire

En Grèce, le mécénat littéraire fut exercé entre autres par les tyrans de Corinthe, d'Athènes, de Samos et de Sicile, qui accueillirent à leur cour les poètes Anacréon, Pindare et Simonide. Au Vème siècle, Athènes, avec ses fêtes musicales et ses commandes de décors de temples, agissait comme un mécène.
A l'époque hellénistique, les rois d'Égypte, les Ptolémées aidèrent beaucoup tous les arts, comme les rois de Pergame, leurs rivaux.
A Rome, le mécénat n'était que le prolongement des rapports patron et clients. Sous l'Empire, Auguste et bien des empereurs après lui furent des protecteurs de la littérature, tout comme certains riches individus, tels Mécène et Pline le Jeune. Parmi ceux qui en bénéficièrent, on compte Virgile, Horace, Stace et Martial.
Source : Dictionnaire de l'Antiquité, de M.C. Howatson, Université d'Oxford, chez Robert Laffont, Collection Bouquins.

mardi 31 mars 2015

Plante

Le mot plante est d'origine savante et complexe. En latin, planta signifie " enfoncée avec le pied ", puis " bouture, plant ", dénomination rustique. Les Romains n'avaient pas de terme générique pour désigner le règne végétal. Ils distinguaient les arbres, la vigne, les fleurs, ils appelaient holus le légume vert, surtout le chou, legumen une plante à cosse : pois, fèves, lentilles ; herba s'entendait pour n'importe quel végétal , mais vegetabilis signifiait " qui a de la vigueur ". C'est Albert le Grand, savant encyclopédiste ( il fut le professeur de Thomas d'Aquin ), qui créa le mot plante pour désigner un végétal. Parce qu'il est scientifique et tardif, ce mot  évolua peu.
Source : L'excellent dictionnaire Les mots de l'histoire, dans la collection In extenso, chez Larousse.

dimanche 29 mars 2015

Laïus

Laïos, père d'Œdipe, craignait les prédictions. Mais comment aurait-il pu prévoir que son nom resterait attaché à une forme ennuyeuse de discours? Il était roi de Thèbes, quand l'oracle de Delphes lui prédit que tout enfant né de Jocaste, son épouse, serait son assassin. Quelque précaution que prit Laïos, un garçon lui naquit. Il se hâta de l'abandonner en pleine nature, après lui avoir percé les pieds pour mieux les attacher. Le berger qui le trouva l'appela Œdipe, c'est-à-dire " pied enflé ". L'oracle se vérifia à la suite d'un banal incident de la circulation. Œdipe tua Laïos sans savoir qu'il était son père, résolut l'énigme du Sphinx, épousa sa mère sans savoir qu'elle était sa mère, règna sur Thèbes et devint, au XXème siècle, le héros fondamental de la psychanalyse.
Laïos ( en latin, laïus ) donna son nom à la composition française du concours d'entrée à l'École polytechnique. Pourquoi ?....

samedi 28 mars 2015

Avatar et ses avatars...

En sanskrit, le mot avatāra signifie " descente sur la terre d'une créature céleste ". Les 9 premiers avatars ou incarnations de Vishnu sont les suivants : poisson, tortue, sanglier, homme-lion, prêtre-nain, Rama à la hache, Rama libérateur de Sitā déesse de la Beauté, Krishna, Bouddha.
Par extension, le mot avatar a pris le sens de " transformation ".
Enfin, le mot a fini par signifier " conjoncture malencontreuse " ( aléa ).

Naissance de l'agriculture

L'invention de l'agriculture remonterait au néolithique ( ~ -8000 ) et serait due aux femmes. Il est généralement admis que la femme avait la charge de ramasser les plantes alimentaires et que, tant que  les sols furent préparés à la houe, et non à la charrue, c'est elle qui cultivait. ( J. Hawks, Histoire de l'Humanité, 1963 ).
On a voulu expliquer cette spécialisation par l'inaptitude de la femme à chasser. La traque des animaux suppose une mobilité dont les femmes porteuses d'enfants à naître n'étaient pas capables. Mais on a constaté que, dans plusieurs cas, les femmes chassaient...sans effusion de sang. Il est apparu que la présence du sang - sang menstruel, sang du gibier - était au centre des interdits.
Source : Les mots de l'histoire, de J. Boudet.

L'Âge d'Or

Le Paradis, l'Éden....., dans l'histoire de l'humanité, l'homme a toujours rêvé d'une période de délices, sans aucun souci.
Selon la mythologie grecque, l'âge d'or fut la première période que l'humanité connut sous la tutelle bienfaisante du dieu-Titan Cronos. Les hommes y vivaient sans souci ni besoin de travailler. Ils se nourrissaient des fruits que la nature renouvelait sans cesse, du miel qui coulait des arbres, du lait des brebis et des chèvres, dansaient, riaient, s'endormaient dans la mort sans effroi et sans jamais avoir vieilli.
Lorsque Zeus détrôna Cronos, ce fut l'âge d'argent : il fallut faire le pain, travailler et maintes querelles se firent jour.
L'âge d'airain fut pire. Avec leurs armes de bronze, les hommes se firent la guerre.
L'âge de fer, le nôtre, lui succéda et il est synonyme d'époque de violence...
Source : Les mots de l'Histoire, de J. Boudet, chez Larousse

vendredi 27 mars 2015

Socrate et la maïeutique

Socrate ( -470/-399 ) comparait sa méthode philosophique à l'art de sa mère, Phinarète, qui était sage-femme . Son ironie qui convainquait son interlocuteur d'ignorance, avait comme contrepartie sa maïeutique qui faisait enfanter celui-ci des vérités qu'il portait en lui, sans en avoir jusque là la connaissance claire.

L'indo-européen

L'indo-européen est une invention des historiens du XIXème et du XXème siècles. Il ignore les dates, il n'a pas non plus de preuves archéologiques. Un linguiste allemand, Franz Bopp montra dès 1816 que de l'Inde à l'Irlande les grammaires des conjugaisons avaient de nombreux dénominateurs communs. En outre, des noms se correspondaient très précisément. Cf. Plus bas, le nom mère dans différentes langues. C'est donc une langue non attestée dont il faut postuler l'existence pour expliquer les concordances précises et nombreuses entre la plupart des langues d'Europe et plusieurs langues d'Asie.
Source : Jean Haudry, L'indo-européen, 1979

jeudi 26 mars 2015

La lanterne de Diogène

Le philosophe cynique, Diogène ( -404~, -323~ ) passait les Athéniens au crible d'une satire impitoyable :  foule esclave de ses passions et de ses préjugés, démagogues esclaves de la foule, homosexuels, magistrats infidèles, prêtres hypocrites, sophistes,etc. Un jour, en plein midi, il alluma une lanterne, proclamant : Je cherche un homme.
Aujourd'hui , allusivement, on utilise cette lanterne pour évoquer une recherche difficile ou pour manifester de la misanthropie ou du mépris de l'humanité.
Source : Les mots de l'histoire, de J. Boudet , dans la Collection In Extenso, chez Larousse.
C'est lui aussi qui osa dire à Alexandre le Grand : Ôte-toi de mon soleil.

Deux pensées sur la langue grecque

Un langage sonore, aux douceurs souveraines
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines.
( André Chénier, L'invention )

Les Grecs se plaisaient à parler leur langue et à la sentir couler ou sur leur plume, ou de leur bouche : elle les charmait. C'est que leur langue était aisée. ( Joubert, Pensées, 1774-1824 )

mercredi 25 mars 2015

Voyage et mythes

Souvenir des anciennes migrations collectives, le type du voyageur apparaît à l'origine même des littératures dans les plus anciennes épopées. Toute fondation vient d'une séparation (  selon la Bible, il  faut que l'homme quitte son père et sa mère) , et que tout périple vise à instaurer l'ordre du cosmos, là où il n'y avait que le chaos. Si tous les Caïns, après leur crime, ne peuvent qu'errer sans fin, inversement, ceux qui ont une mission ne sont pas des fugitifs qui expient leur transgression : ils se transportent, parfois avec leurs biens ou leurs proches, toujours avec leurs idoles. Abraham quitte la Chaldéen, Moïse guide son peuple pendant 40 ans dans le désert, Jésus parcourt la Terre Sainte. Nul n'est prophète en son pays.
Les Grecs, navigateurs hardis, ont mêlé réalités géographiques et inventions merveilleuses dans les errances mythiques de maints héros : Hercule, Jason, Persée et surtout Ulysse.

lundi 23 mars 2015

Le christianisme à Rome

On dit que le christianisme est une secte qui a réussi. En effet, les premiers chrétiens, sous la conduite de Paul, formaient une secte, sous le signe du prosélytisme. Ils voulaient que tous adorent leur Dieu.Les Romains considéraient qu'ils troublaient l'ordre public.Les persécutions contre eux sont généralisées sous Dioclétien ( IV° siècle ). Pour mieux résister au christianisme, le paganisme fait un vain effort de réorganisation :
  • Constitution d'un clergé hiérarchisé.
  • Tendance à un monothéisme d'allure orientale : Mithra, assimilé au Soleil, devient l'objet d'un culte officiel.
Puis, peu à peu, le Christianisme va être toléré. Par l'Édit de Milan ( 313 ), Constantin dit que chacun peut adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel.
En fait, les cultes païens seront de plus en plus mal tolérés et disparaissent petit à petit. Dès 382, le Christianisme devient la religion officielle de l'État romain.L'église calque son organisation sur la division politique de l'empire :
à la cité correspond le diocèse, gouverné par l'évêque, pour la célébration du culte, l'évêque investit des prêtres assistés de diacres, à la tête de chaque province est un évêque métropolitain. A la tête de la Chrétienté est l'évêque de Rome, le Pape ( successeur de saint Pierre ).
Les évêques se réunissent par provinces en conciles. Puis, à partir du IV° siècle, des conciles œcuméniques  réuniront l'ensemble des évêques de la Chrétienté.

La religion sous la République

Les dieux des peuples vaincus ( Grecs, asiatiques, africains, gaulois...) sont rapidement assimilés par les Romains; c'est ce qu'on nomme le syncrétisme.
Jupiter = Zeus, Neptune = Poséidon, Junon = Héra, Vénus = Aphrodite etc.
Dès l'époque des Guerres Puniques, les Romains sont attirés par les cultes orientaux et leurs cérémonies mystérieuses.
En 204, ils accueillent la Pierre noire, idole de Cybèle. Mais les manifestations de nature à troubler l'ordre public sont prohibées : on interdit le culte sanglant d'Attis, amant de Cybèle, et on réprime les Bacchanales.

dimanche 22 mars 2015

Les dieux de Rome

L'État a son foyer, comme la famille. L'État a ses dieux Lares : Romulus et Rémus. L'État n'a pas de Mânes mais des Pénates, qui veillent à l'approvisionnement de Rome. Le centre des cultes est le Capitole.
Il y avait des divinités spécialisées et un nombre infini de " volontés divines " ( numina ) que l'on se ménageait dans les diverses circonstances de la vie.
Ainsi, l'agriculteur ( agricola ) devait s'adresser à Sterculinus ( engrais au sol ), à Vervactor ( premier défrichement ), à Redarator ( second défrichement ), à Sator ( ensemencement ), à Occator ( hersage).
Parmi les numina, certains tiennent plus de place que d'autres, parce qu'ils président à toute une activité : ainsi Saturne ( aux semailles ), Janus ( à la lumière ), Mars ( à la végétation, puis à la guerre)
Jupiter ( au ciel et aux conditions atmosphériques ). La première Triade groupa donc Jupiter, Mars et Janus, ce dernier supplanté par Quirinus. Puis, à l'époque étrusque, fut installée à Rome une troisième    Triade : Jupiter, Junon et Minerve, la Triade classique, adorée au Capitole.
Source : Guide romain antique.

La religion, fondement de la Cité

Les cultes domestiques étaient pratiqués exclusivement par les patriciens et étaient fondés sur la croyance à l'immortalité de l'âme.
Tout d'abord, le culte du premier ancêtre : le fondateur de la gens patricienne est l'objet d'un culte. C'est plus généralement un homme. Mais une gens, la gens Julia, révère comme fondatrice une déesse Vénus ( mère d'Énée, grand-mère d'Iule ).
Le lararium comporte un autel ( ara ) dans l'atrium, dont le haut est creusé d'un foyer où brûle en permanence le feu sacré. De plus, une sorte de niche renferme de petites statues de cire représentant le Lar familiaris ( dieu du foyer ) et les deux Pénates ( divinités des provisions ). On leur offre des fleurs et parfois des sacrifices.
Ensuite, le culte des Morts, emprunté aux Étrusques, est fondé sur la crainte des morts. Il faut apaiser leurs susceptibilités ou leur rancune. Au foyer, les âmes sont honorées sous le nom de Mânes. On leur offre des fleurs et des aliments.
Chaque vivant est assisté par un Génie, sorte d'ange gardien. Le père de famille ( pater familias ) est le ministre du culte domestique.

samedi 21 mars 2015

Déméter

Fille de Cronos et de Rhéa, sœur de Zeus, Déméter est une déesse du Blé et de la Fertilité, la patronne de l'agriculture. Elle fut la mère, par Zeus la mère de Perséphone. Les Romains l'identifiaient avec la déesse italique du blé Cérès. Elle fut parfois identifiée avec la déesse égyptienne Isis et la déesse phrygienne Cybèle. La plupart des mythes relatifs à Déméter parlent de l'enlèvement de Perséphone par Hadès, Dieu des Enfers. Déméter parcourut le monde à la recherche de sa fille, jeûnant, les cheveux défaits et une torche à la main, si bien que, faute de ses soins, la terre devint stérile. Pour apaiser Déméter, Perséphone lui fut rendue pendant une partie de l'année. Ce mythe est considéré comme une allégorie de la nature : Perséphone doit descendre dans les entrailles de la terre, comme la graine, afin que le blé nouveau puisse germer.

Les mystères d'Éleusis

Formes secrètes de culte, les mystères étaient accessibles uniquement aux initiés. Ceux-ci avaient la garantie d'avoir une vie heureuse dans un autre monde après la mort.
Les mystères les plus célèbres étaient ceux de Déméter et de Perséphone à Éleusis. La plupart des Athéniens semblent avoir été initiés. Les mystères d'Éleusis étaient célébrés en septembre-octobre, lors des semailles. On excluait les meurtriers et les Barbares. Les participants se baignaient dans la mer pour se purifier, puis sacrifiaient un porcelet.
Après la cérémonie d'initiation, les objets sacrés et secrets étaient ramenés à Éleusis par une grande procession d'initiés, selon le mythe de Déméter et Perséphone. Le lendemain du sacrifice, les initiés restaient chez eux et jeûnaient, comme Déméter avait jeûné après la perte de Perséphone. Puis les initiés rompaient le jeûne en buvant un breuvage spécial, le kykeon, une tisane d'orge parfumée à la menthe. Au cours de la procession, sur la route d'Éleusis, on criait des obscénités. Le cri scandé de iakch' o iakche était également poussé à intervalles réguliers ( il semble que ce cri concernait Dionysos ). Lors du rituel, on annonçait la naissance d'un enfant divin et c'était la joie générale.
Les mystères se proposaient se proposaient de dissiper la peur de la mort en garantissant aux initiés une vie heureuse dans l'au-delà.

Isis

Grande déesse égyptienne, sœur et épouse d'Osiris, mère d'Horus. Elle représentait la force productive féminine de la nature. Hérédité l'identifiait à Déméter, mais la haute époque hellénistique  elle est identifiée à Aphrodite ainsi qu'aux reines ptolémaïques. Son symbole était la vache. Elle était aussi considérée , avec Osiris, comme la maîtresse de l'Au-delà. En Grèce, son culte était établi au Pirée dès le IV° siècle av. J.-C par des Égyptiens qui y vivaient. Son culte était proche par certains aspects des cultes à mystères répandus à Rome au II° siècle av. J.-C.

jeudi 19 mars 2015

Voltaire et l'intolérance

D'après Voltaire, il est bien difficile en montrant les fruits amers qu'un arbre a portés de ne pas donner lieu à penser que l'arbre ne vaut rien. On a beau dire que c'est la faute des jardiniers, bien des gens sentent que c'est à l'arbre qu'il faut s'en prendre.
Pensée qui a une résonance certaine aujourd'hui...

lundi 16 mars 2015




Un peu de musique, ça fait du bien, comme le bon vin...

L'agriculture chez les Romains










Peu d'espèces de légumes : la fève ( faba ), la lentille ( lens ), le chou ( brassica ), la rave ( rapa ), le poireau ( porrum ).
Les céréales, base de l'alimentation, sont l'épautre ( far ), l'orge ( hordeum ), le blé barbu (frumentum)
La vigne, vieille culture italique, prospère sur les faibles pentes. Il y a dans les vignobles des ormes
( ulmi ) auxquels les ceps adultes accrochent leurs vrilles, tandis que les jeunes sont étayés par des échalas ( hastilia ).
Les Romains sont grands amateurs de fruits ( surtout de pommes, conservées pour l'hiver, entières ou coupées en tranches séchées.
Source : Guide Romain antique

dimanche 15 mars 2015

L'élevage aux premiers temps de Rome

C'est l'élevage qui a tenu la place essentielle, avant l'agriculture. La monnaie n'existant pas, les valeurs sont fixées en têtes de bétail ( pecunia, de pecus : bétail ).
Romulus aurait divisé le territoire romain ( ager romanus ) en 3 parts : la part du roi ( ager regius ), également domaine religieux  ( res sacra ); une part réservée aux particuliers et attribuée aux patriciens en lots individuels : 2 arpents ( 50 ares)  sous Romulus; 7 sous Servius Tullius ( ager privatus ); enfin une part indivise et commune constituée par des terrains de pâturage, à la disposition de toutes les gentes ( ager publicus )
Sur l'ager publicus, les patriciens élèvent le troupeau commun de leur gens.
On pratique l'élevage des moutons, surtout pour la laine; des chèvres; des ânes et des mulets.
Porcs, vivant de glands en forêt; chevaux de guerre et de course.
Les bovins, rares, ont une condition de choix : on offre des sacrifices pour leur prospérité. Les bœufs sont les principaux animaux de trait.
L'apiculture joue un très grand rôle, le miel remplaçant le sucre de canne importé d'Asie.

Otium et negotium

La vie romaine , comme toute vie, est partagé entre les loisirs ( otium ) et la part active ( negotium ).
Au début de l'histoire romaine , ces deux parties était marquées par la sobriété et la dignité.
Mais au contact de l'Asie, Rome se laissa gagner par le luxe et la mollesse. Les différences sociales s'amplifièrent. Ne trouvez-vous pas des analogies avec notre époque?

L'habitat romain

Les premières habitations romaines étaient des huttes quadrangulaires ou rondes. Elles étaient faites de torchis, avec un toit de branchages et de chaume. Pour toute ouverture, une simple porte.
Les Étrusques ont appris aux Romains à construire de véritables maisons, de plan rectangulaire. C'est la domus ( maison ). Elle donne sur une rue, est construite en retrait, sans fenêtres extérieures. Une porte ( janua ) formée de 2 battants ( fores ) ouvrant sur la rue, conduit par un vestibule (  vestibulum) jusqu'à l'atrium.
L'atrium est la partie essentielle de la maison. C'est une grande cour carrée avec un bassin carré au centre ( impluvium ), couverte d'un toit à pente intérieure vers une ouverture carrée de même surface que l'impluvium, le compluvium. La pluie tombant par cette ouverture est recueillie dans le bassin pour les besoins en eau de la maison ( un velum peut être tendu à l'intérieur de la pièce pour occulter l'impluvium ).
L'atrium sert à la fois de cuisine, de salle à manger, de chambre à coucher ( cubiculum, avec le lit conjugal : lectus genialis ) et aussi de sanctuaire ( autel domestique ).
Par la suite, des cloisons délimiteront diverses pièces spécialisées, munies de portes-fenêtres.
Un hangar en planches, le tablinum ( de tabula, planche ) derrière l'autel domestique et face au vestibule, constitue la pièce personnelle du maître de maison ( dominus ).
Source : l'excellent Guide romain antique de mon enfance, de Hacquard, Dautry et Maisani, aux Éditions Hachette éducation.




















L'esprit d'Athènes et l'esprit grec

Avant tout, c'est le Λόγος, c'est-à-dire comprendre jusqu'à la clarté parfaite, la raison. Clarté de la lumière méditerranéenne, de la mer et de ses paysages : c'est ΓΕΛΑΝ . Enfin, pour un Grec classique,  le bon ἀγαθός est inséparable du beau καλός. L'honnête homme est καλός Κάγαθός.
L'Athénien avait le goût de la mesure et du naturel, mais aussi une certaine tendance à la mollesse et au caprice.
La σωφροσύνη , sagesse instinctive, équilibre intérieur, en rapport avec la mesure, le caractérise. Elle est en totale opposition avec l'ὓβρις, la démesure des barbares ( tous ceux qui ne parlaient pas grec).
Ensuite, et pas la moindre, la célèbre σοφία ( philosophie ) qui inclut trois principes :
Science et intelligence, habileté et ruse (cf. Ulysse) et sagesse mesurée.
Enfin, un dernier trait : l'amour de la liberté : liberté d'allure et indépendance. Le danger de ce dernier trait est une répugnance pour ce qui gêne, une certaine insouciance et un grand individualisme. Cela explique peut-être la situation grecque actuelle...








samedi 14 mars 2015

L'écriture à Rome

Pour prendre des notes ou faire ses comptes, le Romain utilise une tablette en bois enduite d'une fine pellicule de cire. Il y grave les lettres avec la pointe d'un stylet et efface les fautes avec l'autre bout, arrondi. On peut accrocher 4 ou 5 de ces tablettes avec de la ficelle et créer ainsi un petit livre.
Pour écrire une œuvre littéraire, on emploie du papyrus, fabriqué à partir de la plante égyptienne. Pour en fabriquer une feuille, on étend horizontalement les fibres de papyrus sur une table humide. L'eau du Nil, limoneuse, sert de colle. Puis on dispose verticalement une deuxième couche de fibres. Enfin, on presse l'ensemble. Deux inconvénients : on ne peut écrire que du côté où les fibres sont horizontales, sinon la plume ( le calamus ) gratte le papyrus. De plus, le papyrus est fragile. Donc, on le roule. Ces rouleaux ( volumen) sont composés de feuilles collées les unes aux autres et enroulées autour de bâtons. Certains volumina atteignent une dizaine de mètres. Pour les transporter, on les range dans des boîtes circulaires, les capsae.
Le papyrus est remplacé par le parchemin ( membranum ou pergamena ), plus cher, mais plus résistant. L'ensemble de cahiers cousus, ressemblant à nos livres actuels se généralise au II° siècle après J.-C s'appelle un codex.
Source : Manuel de latin 3°, chez Magnard









La condition des femmes romaines

Née pour être mère, la petite fille romaine suivra le destin de sa mère : être une matrona, une mère de famille. On se marie, non par amour, mais pour avoir des enfants. Les hommes affirment que s'ils pouvaient vivre sans femmes, ils se passeraient volontiers de ce fardeau. :))))
La fides, grand mot latin, c'est l'essentiel : la loyauté que doit la femme à son époux, comme pour les esclaves, les affranchis et les clients de la domus.
On lui demande donc de faire des enfants, de les élever correctement et de soutenir la carrière de son mari. Elle n'a aucun droit politique.
Les filles sont souvent mariées dès l'âge de 12 ans à des hommes qui ont le double voire le triple de leur âge. Beaucoup de femmes meurent en couches.



Ci-dessous : Femme romaine, fresque de Pompéi



 femme_pompei





Les fresques

Les fresques sont des peintures réalisées directement sur les murs ( fresques pariétales ). Les plus célèbres et les mieux conservées sont celles de Pompéi.
D'abord, les peintres enduisent les murs de plusieurs couches de sable mélangé à de la chaux et à du savon. La surface est alors polie ( avec des truelles, des pierres à polir), puis lustrée avec un linge propre. On peint ensuite, de haut en bas : les ouvriers passent la couleur des fonds, tandis que les artistes peignent des personnages et des ornements.


vendredi 13 mars 2015

L'enseignement à Rome

C'est à partir de 7 ans que les enfants sont amenés chez le magister ludi qui va leur enseigner la lecture, l'écriture et les bases du calcul.
Si les parents sont assez riches, les enfants, à l'âge de 12 ans, vont chez le grammaticus qui enseigne dans une petite boutique. Les enfants, assis sur des bancs, écrivent sur leurs genoux. Le grammaticus n'hésite pas à battre les enfants indisciplinés! Il leur apprend des rudiments de conjugaison et de déclinaison . Puis, il explique minutieusement les grands auteurs, Virgile, Térence, Salluste ou Cicéro. Il commence par une praelectio, lecture du texte par le maître, puis, lecture par les élèves et enfin explication détaillée, mot par mot. Vers 16 ans, ils sont initiés à l'art oratoire.
Après 16 ans, les enfants les plus aisés passent à l'école du rhétor. Comme pour le magister ludi et le grammaticus, l'enseignement est payant. Ils apprennent tout ce qu'un bon orateur doit savoir : trouver des idées à développer, les classer et utiliser des figures de style.







 





Asinus

L'âne , chez les Romains, passait déjà , pour sot et paresseux. En fait, c'est un animal sobre, résistant et modeste, qu'on utilise pour les transports et comme source d'énergie : il fait tourner les moulins à blé et les pressoirs à huile. Les femmes riches et élégantes prenaient des bains de lait d'ânesse.
L'impératrice Poppée ne partait jamais en voyage sans se faire suivre d'un troupeau d'ânesses.
L'âne est le compagnon de certains dieux : Bacchus, dieu de la vigne, et Vulcain, dieu du feu et des forgerons.

Syllogismes

Certains syllogismes étaient recevables, d'autres non.
1. Tous les hommes sont mortels;
2 . Or Socrate est un homme;
3. Donc Socrate est mortel.
Mais!
1. Un objet rare est cher;
2. Or un cheval bon marché est rare
3. Donc un cheval bon marché est cher.
Les syllogismes devaient respecter des règles précises.

Noms propres à l'origine de noms communs

On désigne un guide touristique sous le nom de cicérone . Évidemment , Cicero , homme d'état et écrivain latin, célèbre pour son éloquence est à l'origine de ce nom.
Lyceum , quartier d'Athènes où Aristote s'entretenait avec ses disciples, a donné le nom lycée.
Appius , jardinier romain qui greffa une nouvelle pomme > pomme d'api.
Vulcanus , Dieu du feu et des forgerons > volcan
Morpheus , dieu des songes > morphine
Daedalus , architecte grec qui construisit le labyrinthe où était enfermé le Minotaure > dédale
Maeander , fleuve d'Asie , au cours sinueux > méandre

Civitas

Civitas : la cité désigné à l'origine le rassemblement des citoyens ( cives ). C'est un groupement politique, un petit État , avec ses institutions propres. La " cité " de l'antiquité comporte donc une ville principale ( par exemple Athènes, Rome ) ainsi que le territoire environnant ( l'Attique, le Latium ).
Mais la cité primitive se constitua, au fur et à mesure de ses conquêtes, un empire ( impérium )  .
Cette cité primitive fut peu à peu remplacée par un État ( respublica ) centralisé.

jeudi 12 mars 2015

Éléments de linguistique

Les mots relatifs à la famille pater, mater, frater appartiennent au plus vieux fonds de vocabulaire indo-européen; par exemple mater se retrouve en:

  • Sanskrit : matar
  • Arménien : Mayr
  • Grec : μἠτηρ
  • Allemand : mutter
  • Anglais : mother
  • Celtique ( irlandais ) : mathir

Proverbes latins et citations


asinum fricat : littéralement , L'âne frotte l'âne. Se dit de deux sots qui se complimentent.
Non possumus : réponse des premiers chrétiens quand on voulait les forcer à abjurer. On dira : opposer un non possumus , i.e. un refus absolu dicté par des motifs de conscience.
Gracia capta ferum victorem cepit : un vers célèbre qui montre qu'elle fut l'influence de la Grèce sur la civilisation latine, même après la conquête de la Grèce par Rome.
La Grèce conquise a conquis son rude vainqueur
Homo homini lupus : l'homme est un loup pour l'homme ( cf politique )

Formation populaire et formation savante

Les mots latins, utilisés oralement par les soldats romains en Gaule, ont été déformés petit à petit par la population gauloise. Le mot caballum nom populaire du cheval, par différents phénomènes phonétiques connus ( le c devant un a devient ch, la syllabe finale -un s'est effacée, le b s'est transformé en v, et le premier a s'est transformé en -e caballum < cheval. C'est la formation populaire.
A côté de cette formation populaire existe une formation savante. A la fin du Moyen Âge , mais surtout à la Renaissance, les savants et les juristes ont eu besoin d'enrichir la langue et ont fabriqué des mots nouveaux en partant des mots latins.
Ainsi, en latin, il existait un autre mot pour désigner le cheval : equus. Ce mot equus a directement donné équitation , équestre ,équin etc...

mercredi 11 mars 2015

Pogroms

Vaincus en 135 après Jésus-Christ, après une série de rébellions contre la domination romaine, les Juifs furent dispersés à travers tout l'empire. Ils furent en butte à d'incessantes persécutions. Les chrétiens leur reprochaient de ne pas avoir reconnu le Messie en la personne de Jésus et d'être responsables de sa crucifixion. D'autre part, comme la propriété terrienne leur était interdite, ils furent contraints d'exercer des métiers urbains et de s'occuper surtout de commerce; le fanatisme religieux servait souvent de prétexte au pillage de leurs biens. Dans l'Europe de l'Est, ces violences, appelées pogroms, subsistèrent Jusqu'au siècle dernier.

Les vins romains

Les Romains connaissaient de nombreux crus, dont les plus célèbres était le Falerne ( produit en Campanie, dans la région de Naples ) et le Cécube ( produit dans le Latium, non loin de Rome ). Le Falerne devait être conservé de 10 à 15 ans dans des amphores pour trouver son meilleur bouquet.
Le vin n'était jamais clair; il fallait toujours le filtrer et il n'était jamais bu pur, mais coupé d'eau, froide ou chaude, et souvent accompagné de miel ou d'eau de mer.

Sources

Pour ces trois derniers articles et pour les suivants, je tire mes informations d'un vieux manuel que j'ai utilisé dans mes premières années d'enseignement : le Cousteix, Gaillard, Gouiran et Weinberg aux Éditions Scodel.
Merci à eux.

Oracles

Les Grecs, pour tenter de connaître l'avenir, consultaient volontiers les oracles. Ils pensaient qu'en certains lieux privilégiés les dieux répondaient aux questions des humains à travers la bouche de personnes inspirées ; la plus renommée était la Pythie, prêtresse d'Apollon, à Delphes. Malheureusement les réponses du dieu étaient rarement claires, comme en témoignent ces deux exemples :
 Il fut répondu au roi Pyrrhus, adversaire des Romains : Credo te Romanos vincere posse.
Ce qui peut vouloir dire : je crois que tu peux vaincre les Romains, mais aussi : je crois que les Romains peuvent te vaincre !




L'enlèvement d'Europe

Jupiter, devenu roi des dieux, aperçut un jour sur une plage de Sidon la fille du roi de cette ville, Europe, qui jouait avec ses compagnes, et aussitôt il s'éprit d'elle. Pour l'approcher, il se transforma en un beau taureau blanc. Europe, par jeu, s'assit sur le dos de l'animal qui l'enleva et l'entraîna jusqu'en Crète. De cette liaison naquirent Minos et Rhadamanthe, hommes si justes qu'ils devinrent juges des âmes aux Enfers

La Crète mystérieuse

Comme le dieu Cronos ( Saturne ) dévorait dès leur naissance tous ses enfants dans la crainte d'être détrôné par eux, sa femme, Rhéaume ( Cybèle ), eut l'idée de lui tendre une pierre emmaillotée à la place de son dernier-né, Zeus ( Jupiter ). La ruse réussit et le bébé fut caché en Crète, dans une grotte du mont Ida, où il eut comme nourrice la chèvre Amalthée. Pour empêcher Cronos d'entendre ses vagissements, de jeunes guerriers, les Curètes, dansaient autour de son berceau en entrechoquant leurs boucliers et en poussant des cris de guerre.




dimanche 8 mars 2015

Dura lex sed lex

D'après Tite Live, un roi était l'homme à qui l'on pouvait demander le juste comme l'injuste et dont on pouvait obtenir des faveurs et des grâces. Au contraire, la loi n'a pas d'oreilles, elle favorise les faibles  plus que les puissants. Elle ne connaît ni ménagement, ni indulgence quand on franchit les limites.

La transmission des textes

LE LIVRE ANTIQUE
Le plus ancien manuscrit latin connu est un papyrus daté de la la fin du I° siècle avant J.C. Il est écrit en capitales et les mots sont séparés par des points, mais il n'y a pas de ponctuation. Plus tard, les mots ne seront même plus séparés.

PARCHEMINS et PALIMPSESTES
Le papyrus, trop fragile, est remplacé par le parchemin, plus solide mais cher. Il faut les économiser et on écrit donc serré et souvent sur deux colonnes. Au besoin, on regratte le parchemin pour effacer et écrire un autre texte sur l'ancien : c'est un palimpseste. 

COPIER VITE ET BIEN
Les livres manuscrits sont copiés dans des ateliers, parfois sous la dictée. Certains ordres monastiques se spécialisent dans cette tâche. Pour aller plu vite, on utilise des signes graphiques ( barre, tilde, courbe...) adjoints à une lettre caractéristique.
Les textes sont de plus en plus difficiles à lire, on fait des fautes en les recopiant, mais comme les fautes se reproduisent à l'identique, les savants peuvent reconstituer le manuscrit le plus ancien ( l'archétype) et l'histoire de sa transmission.

TRANSMETTRE LE SAVOIR
La circulation et la conservation des textes dans les abbayes savantes, les bibliothèques, ont permis la transmission de la culture latine dans toute l'Europe médiévale.

ÉDITER UN TEXTE
L'imprimerie va " fixer" les textes sous leur forme actuelle au prix d'un travail considérable.
Malheureusement, il y a eu beaucoup de pertes ( incendies, inondations, souris...
Nous connaissons 776 auteurs latins; pour 352 d'entre eux, nous avons quelques fragments de texte.
Il n'y a plus que 144auteurs dont nous pouvons lire une ou plusieurs œuvres complètes.
Cité du manuel Latin 3°, chez Nathan.

vendredi 6 mars 2015

Mes sources

Je tire toutes ces informations d'un manuel que j'utilisais quand j'étudiais le grec avec mon défunt père, un manuel dont il me faisait apprendre par cœur des passages entiers, en particulier ceux de la Cyropédie de Xénophon. Ce manuel, c'est le célèbre Vocabulaire grec de Fontoynont, aux Éditions Picard.
J'utilise aussi  l'initiation au grec ancien de J.V.Vernhes, aux Éditions Ophrys.

Mots parents

Qu'y a-t-il de commun entre ces trois mots : muet, myope et mystère ?
Une racine grecque! La racine μύω qui signifie se fermer ( lèvres, yeux, etc.)
Les lèvres : mutus en latin et muet en français. Yeux : en français myope et mystères ( cérémonies secrètes.

jeudi 5 mars 2015

Un peu de physique...

D'où viennent les mots anode et cathode employés en électricité?
ἡ ὁδός, en grec, signifie la route, le préfixe ana indique une montée et le préfixe catha, l'inverse, une descente.
L'anode, électrode positive, est la montée du courant et la cathode, la descente du courant.

ὁ ἂγγελός

ἂγγελός , en Grec classique, c'est le messager en général. En grec biblique, désigne le messager céleste et traduit l'hébreu male'akh. Emprunté avec ce sens par le latin angelus, d'où ange ( anglais angel etc)
Dans la tradition hébraïque, chaque mot de Dieu crée un ange : chacun d'eux est un des multiples aspects de sa parole créatrice et représente un de ses attributs. Dans la pensée juive alexandrine, le monde des anges est identifié au monde des idées platoniciennes, c'est-à -dire des archétypes dont procèdent les êtres du monde sensible : le λόγος divin est alors la récapitulation de l'ensemble des ἄγγελοι.
Lorsque la science contemporaine parle des messages qui, comme les codes génétiques informent la matière, elle est à première vue loin de cette métaphysique.
Cité du manuel" Initiation au grec ancien, de J.V Vernhes, aux Éditions Ophrys "

mercredi 4 mars 2015

Étymologie et sémantique

ἔξω  à l'extérieur. Le contraire est ἔσω, à l'intérieur. D'où ἐξωτερικὀς, extérieur, exotérique et ἐσωτερικός, intérieur, ésotérique. Dans les écoles philosophiques, ces termes opposent le cercle extérieur et le cercle intérieur des disciples.

Phénomènes phonétiques intéressants

Ainsi ἓπτά, sept était *σεπτἀ dans la préhistoire du grec : c'est le même mot indo-européen que le latin septem. De même ἓξ, six était anciennement *σεξ ( même mot, d'origine indo-européenne, que le latin sex). Τὸ  ἓδος, le siège était anciennement *σέδος : c'est le même mot que le sanscrit sadas, formé sur la racine indo-européenne *sed : celle que nous avons également dans le latin sedeo, je suis assis (cf. sédentaire ),dans l'anglais sit, etc.

Divise ut regnes

Divise pour régner, devise de Machiavel, toujours autant d'actualité!