mardi 31 mars 2015

Plante

Le mot plante est d'origine savante et complexe. En latin, planta signifie " enfoncée avec le pied ", puis " bouture, plant ", dénomination rustique. Les Romains n'avaient pas de terme générique pour désigner le règne végétal. Ils distinguaient les arbres, la vigne, les fleurs, ils appelaient holus le légume vert, surtout le chou, legumen une plante à cosse : pois, fèves, lentilles ; herba s'entendait pour n'importe quel végétal , mais vegetabilis signifiait " qui a de la vigueur ". C'est Albert le Grand, savant encyclopédiste ( il fut le professeur de Thomas d'Aquin ), qui créa le mot plante pour désigner un végétal. Parce qu'il est scientifique et tardif, ce mot  évolua peu.
Source : L'excellent dictionnaire Les mots de l'histoire, dans la collection In extenso, chez Larousse.

dimanche 29 mars 2015

Laïus

Laïos, père d'Œdipe, craignait les prédictions. Mais comment aurait-il pu prévoir que son nom resterait attaché à une forme ennuyeuse de discours? Il était roi de Thèbes, quand l'oracle de Delphes lui prédit que tout enfant né de Jocaste, son épouse, serait son assassin. Quelque précaution que prit Laïos, un garçon lui naquit. Il se hâta de l'abandonner en pleine nature, après lui avoir percé les pieds pour mieux les attacher. Le berger qui le trouva l'appela Œdipe, c'est-à-dire " pied enflé ". L'oracle se vérifia à la suite d'un banal incident de la circulation. Œdipe tua Laïos sans savoir qu'il était son père, résolut l'énigme du Sphinx, épousa sa mère sans savoir qu'elle était sa mère, règna sur Thèbes et devint, au XXème siècle, le héros fondamental de la psychanalyse.
Laïos ( en latin, laïus ) donna son nom à la composition française du concours d'entrée à l'École polytechnique. Pourquoi ?....

samedi 28 mars 2015

Avatar et ses avatars...

En sanskrit, le mot avatāra signifie " descente sur la terre d'une créature céleste ". Les 9 premiers avatars ou incarnations de Vishnu sont les suivants : poisson, tortue, sanglier, homme-lion, prêtre-nain, Rama à la hache, Rama libérateur de Sitā déesse de la Beauté, Krishna, Bouddha.
Par extension, le mot avatar a pris le sens de " transformation ".
Enfin, le mot a fini par signifier " conjoncture malencontreuse " ( aléa ).

Naissance de l'agriculture

L'invention de l'agriculture remonterait au néolithique ( ~ -8000 ) et serait due aux femmes. Il est généralement admis que la femme avait la charge de ramasser les plantes alimentaires et que, tant que  les sols furent préparés à la houe, et non à la charrue, c'est elle qui cultivait. ( J. Hawks, Histoire de l'Humanité, 1963 ).
On a voulu expliquer cette spécialisation par l'inaptitude de la femme à chasser. La traque des animaux suppose une mobilité dont les femmes porteuses d'enfants à naître n'étaient pas capables. Mais on a constaté que, dans plusieurs cas, les femmes chassaient...sans effusion de sang. Il est apparu que la présence du sang - sang menstruel, sang du gibier - était au centre des interdits.
Source : Les mots de l'histoire, de J. Boudet.

L'Âge d'Or

Le Paradis, l'Éden....., dans l'histoire de l'humanité, l'homme a toujours rêvé d'une période de délices, sans aucun souci.
Selon la mythologie grecque, l'âge d'or fut la première période que l'humanité connut sous la tutelle bienfaisante du dieu-Titan Cronos. Les hommes y vivaient sans souci ni besoin de travailler. Ils se nourrissaient des fruits que la nature renouvelait sans cesse, du miel qui coulait des arbres, du lait des brebis et des chèvres, dansaient, riaient, s'endormaient dans la mort sans effroi et sans jamais avoir vieilli.
Lorsque Zeus détrôna Cronos, ce fut l'âge d'argent : il fallut faire le pain, travailler et maintes querelles se firent jour.
L'âge d'airain fut pire. Avec leurs armes de bronze, les hommes se firent la guerre.
L'âge de fer, le nôtre, lui succéda et il est synonyme d'époque de violence...
Source : Les mots de l'Histoire, de J. Boudet, chez Larousse

vendredi 27 mars 2015

Socrate et la maïeutique

Socrate ( -470/-399 ) comparait sa méthode philosophique à l'art de sa mère, Phinarète, qui était sage-femme . Son ironie qui convainquait son interlocuteur d'ignorance, avait comme contrepartie sa maïeutique qui faisait enfanter celui-ci des vérités qu'il portait en lui, sans en avoir jusque là la connaissance claire.

L'indo-européen

L'indo-européen est une invention des historiens du XIXème et du XXème siècles. Il ignore les dates, il n'a pas non plus de preuves archéologiques. Un linguiste allemand, Franz Bopp montra dès 1816 que de l'Inde à l'Irlande les grammaires des conjugaisons avaient de nombreux dénominateurs communs. En outre, des noms se correspondaient très précisément. Cf. Plus bas, le nom mère dans différentes langues. C'est donc une langue non attestée dont il faut postuler l'existence pour expliquer les concordances précises et nombreuses entre la plupart des langues d'Europe et plusieurs langues d'Asie.
Source : Jean Haudry, L'indo-européen, 1979

jeudi 26 mars 2015

La lanterne de Diogène

Le philosophe cynique, Diogène ( -404~, -323~ ) passait les Athéniens au crible d'une satire impitoyable :  foule esclave de ses passions et de ses préjugés, démagogues esclaves de la foule, homosexuels, magistrats infidèles, prêtres hypocrites, sophistes,etc. Un jour, en plein midi, il alluma une lanterne, proclamant : Je cherche un homme.
Aujourd'hui , allusivement, on utilise cette lanterne pour évoquer une recherche difficile ou pour manifester de la misanthropie ou du mépris de l'humanité.
Source : Les mots de l'histoire, de J. Boudet , dans la Collection In Extenso, chez Larousse.
C'est lui aussi qui osa dire à Alexandre le Grand : Ôte-toi de mon soleil.

Deux pensées sur la langue grecque

Un langage sonore, aux douceurs souveraines
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines.
( André Chénier, L'invention )

Les Grecs se plaisaient à parler leur langue et à la sentir couler ou sur leur plume, ou de leur bouche : elle les charmait. C'est que leur langue était aisée. ( Joubert, Pensées, 1774-1824 )

mercredi 25 mars 2015

Voyage et mythes

Souvenir des anciennes migrations collectives, le type du voyageur apparaît à l'origine même des littératures dans les plus anciennes épopées. Toute fondation vient d'une séparation (  selon la Bible, il  faut que l'homme quitte son père et sa mère) , et que tout périple vise à instaurer l'ordre du cosmos, là où il n'y avait que le chaos. Si tous les Caïns, après leur crime, ne peuvent qu'errer sans fin, inversement, ceux qui ont une mission ne sont pas des fugitifs qui expient leur transgression : ils se transportent, parfois avec leurs biens ou leurs proches, toujours avec leurs idoles. Abraham quitte la Chaldéen, Moïse guide son peuple pendant 40 ans dans le désert, Jésus parcourt la Terre Sainte. Nul n'est prophète en son pays.
Les Grecs, navigateurs hardis, ont mêlé réalités géographiques et inventions merveilleuses dans les errances mythiques de maints héros : Hercule, Jason, Persée et surtout Ulysse.

lundi 23 mars 2015

Le christianisme à Rome

On dit que le christianisme est une secte qui a réussi. En effet, les premiers chrétiens, sous la conduite de Paul, formaient une secte, sous le signe du prosélytisme. Ils voulaient que tous adorent leur Dieu.Les Romains considéraient qu'ils troublaient l'ordre public.Les persécutions contre eux sont généralisées sous Dioclétien ( IV° siècle ). Pour mieux résister au christianisme, le paganisme fait un vain effort de réorganisation :
  • Constitution d'un clergé hiérarchisé.
  • Tendance à un monothéisme d'allure orientale : Mithra, assimilé au Soleil, devient l'objet d'un culte officiel.
Puis, peu à peu, le Christianisme va être toléré. Par l'Édit de Milan ( 313 ), Constantin dit que chacun peut adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel.
En fait, les cultes païens seront de plus en plus mal tolérés et disparaissent petit à petit. Dès 382, le Christianisme devient la religion officielle de l'État romain.L'église calque son organisation sur la division politique de l'empire :
à la cité correspond le diocèse, gouverné par l'évêque, pour la célébration du culte, l'évêque investit des prêtres assistés de diacres, à la tête de chaque province est un évêque métropolitain. A la tête de la Chrétienté est l'évêque de Rome, le Pape ( successeur de saint Pierre ).
Les évêques se réunissent par provinces en conciles. Puis, à partir du IV° siècle, des conciles œcuméniques  réuniront l'ensemble des évêques de la Chrétienté.

La religion sous la République

Les dieux des peuples vaincus ( Grecs, asiatiques, africains, gaulois...) sont rapidement assimilés par les Romains; c'est ce qu'on nomme le syncrétisme.
Jupiter = Zeus, Neptune = Poséidon, Junon = Héra, Vénus = Aphrodite etc.
Dès l'époque des Guerres Puniques, les Romains sont attirés par les cultes orientaux et leurs cérémonies mystérieuses.
En 204, ils accueillent la Pierre noire, idole de Cybèle. Mais les manifestations de nature à troubler l'ordre public sont prohibées : on interdit le culte sanglant d'Attis, amant de Cybèle, et on réprime les Bacchanales.

dimanche 22 mars 2015

Les dieux de Rome

L'État a son foyer, comme la famille. L'État a ses dieux Lares : Romulus et Rémus. L'État n'a pas de Mânes mais des Pénates, qui veillent à l'approvisionnement de Rome. Le centre des cultes est le Capitole.
Il y avait des divinités spécialisées et un nombre infini de " volontés divines " ( numina ) que l'on se ménageait dans les diverses circonstances de la vie.
Ainsi, l'agriculteur ( agricola ) devait s'adresser à Sterculinus ( engrais au sol ), à Vervactor ( premier défrichement ), à Redarator ( second défrichement ), à Sator ( ensemencement ), à Occator ( hersage).
Parmi les numina, certains tiennent plus de place que d'autres, parce qu'ils président à toute une activité : ainsi Saturne ( aux semailles ), Janus ( à la lumière ), Mars ( à la végétation, puis à la guerre)
Jupiter ( au ciel et aux conditions atmosphériques ). La première Triade groupa donc Jupiter, Mars et Janus, ce dernier supplanté par Quirinus. Puis, à l'époque étrusque, fut installée à Rome une troisième    Triade : Jupiter, Junon et Minerve, la Triade classique, adorée au Capitole.
Source : Guide romain antique.

La religion, fondement de la Cité

Les cultes domestiques étaient pratiqués exclusivement par les patriciens et étaient fondés sur la croyance à l'immortalité de l'âme.
Tout d'abord, le culte du premier ancêtre : le fondateur de la gens patricienne est l'objet d'un culte. C'est plus généralement un homme. Mais une gens, la gens Julia, révère comme fondatrice une déesse Vénus ( mère d'Énée, grand-mère d'Iule ).
Le lararium comporte un autel ( ara ) dans l'atrium, dont le haut est creusé d'un foyer où brûle en permanence le feu sacré. De plus, une sorte de niche renferme de petites statues de cire représentant le Lar familiaris ( dieu du foyer ) et les deux Pénates ( divinités des provisions ). On leur offre des fleurs et parfois des sacrifices.
Ensuite, le culte des Morts, emprunté aux Étrusques, est fondé sur la crainte des morts. Il faut apaiser leurs susceptibilités ou leur rancune. Au foyer, les âmes sont honorées sous le nom de Mânes. On leur offre des fleurs et des aliments.
Chaque vivant est assisté par un Génie, sorte d'ange gardien. Le père de famille ( pater familias ) est le ministre du culte domestique.

samedi 21 mars 2015

Déméter

Fille de Cronos et de Rhéa, sœur de Zeus, Déméter est une déesse du Blé et de la Fertilité, la patronne de l'agriculture. Elle fut la mère, par Zeus la mère de Perséphone. Les Romains l'identifiaient avec la déesse italique du blé Cérès. Elle fut parfois identifiée avec la déesse égyptienne Isis et la déesse phrygienne Cybèle. La plupart des mythes relatifs à Déméter parlent de l'enlèvement de Perséphone par Hadès, Dieu des Enfers. Déméter parcourut le monde à la recherche de sa fille, jeûnant, les cheveux défaits et une torche à la main, si bien que, faute de ses soins, la terre devint stérile. Pour apaiser Déméter, Perséphone lui fut rendue pendant une partie de l'année. Ce mythe est considéré comme une allégorie de la nature : Perséphone doit descendre dans les entrailles de la terre, comme la graine, afin que le blé nouveau puisse germer.

Les mystères d'Éleusis

Formes secrètes de culte, les mystères étaient accessibles uniquement aux initiés. Ceux-ci avaient la garantie d'avoir une vie heureuse dans un autre monde après la mort.
Les mystères les plus célèbres étaient ceux de Déméter et de Perséphone à Éleusis. La plupart des Athéniens semblent avoir été initiés. Les mystères d'Éleusis étaient célébrés en septembre-octobre, lors des semailles. On excluait les meurtriers et les Barbares. Les participants se baignaient dans la mer pour se purifier, puis sacrifiaient un porcelet.
Après la cérémonie d'initiation, les objets sacrés et secrets étaient ramenés à Éleusis par une grande procession d'initiés, selon le mythe de Déméter et Perséphone. Le lendemain du sacrifice, les initiés restaient chez eux et jeûnaient, comme Déméter avait jeûné après la perte de Perséphone. Puis les initiés rompaient le jeûne en buvant un breuvage spécial, le kykeon, une tisane d'orge parfumée à la menthe. Au cours de la procession, sur la route d'Éleusis, on criait des obscénités. Le cri scandé de iakch' o iakche était également poussé à intervalles réguliers ( il semble que ce cri concernait Dionysos ). Lors du rituel, on annonçait la naissance d'un enfant divin et c'était la joie générale.
Les mystères se proposaient se proposaient de dissiper la peur de la mort en garantissant aux initiés une vie heureuse dans l'au-delà.

Isis

Grande déesse égyptienne, sœur et épouse d'Osiris, mère d'Horus. Elle représentait la force productive féminine de la nature. Hérédité l'identifiait à Déméter, mais la haute époque hellénistique  elle est identifiée à Aphrodite ainsi qu'aux reines ptolémaïques. Son symbole était la vache. Elle était aussi considérée , avec Osiris, comme la maîtresse de l'Au-delà. En Grèce, son culte était établi au Pirée dès le IV° siècle av. J.-C par des Égyptiens qui y vivaient. Son culte était proche par certains aspects des cultes à mystères répandus à Rome au II° siècle av. J.-C.

jeudi 19 mars 2015

Voltaire et l'intolérance

D'après Voltaire, il est bien difficile en montrant les fruits amers qu'un arbre a portés de ne pas donner lieu à penser que l'arbre ne vaut rien. On a beau dire que c'est la faute des jardiniers, bien des gens sentent que c'est à l'arbre qu'il faut s'en prendre.
Pensée qui a une résonance certaine aujourd'hui...

lundi 16 mars 2015




Un peu de musique, ça fait du bien, comme le bon vin...

L'agriculture chez les Romains










Peu d'espèces de légumes : la fève ( faba ), la lentille ( lens ), le chou ( brassica ), la rave ( rapa ), le poireau ( porrum ).
Les céréales, base de l'alimentation, sont l'épautre ( far ), l'orge ( hordeum ), le blé barbu (frumentum)
La vigne, vieille culture italique, prospère sur les faibles pentes. Il y a dans les vignobles des ormes
( ulmi ) auxquels les ceps adultes accrochent leurs vrilles, tandis que les jeunes sont étayés par des échalas ( hastilia ).
Les Romains sont grands amateurs de fruits ( surtout de pommes, conservées pour l'hiver, entières ou coupées en tranches séchées.
Source : Guide Romain antique

dimanche 15 mars 2015

L'élevage aux premiers temps de Rome

C'est l'élevage qui a tenu la place essentielle, avant l'agriculture. La monnaie n'existant pas, les valeurs sont fixées en têtes de bétail ( pecunia, de pecus : bétail ).
Romulus aurait divisé le territoire romain ( ager romanus ) en 3 parts : la part du roi ( ager regius ), également domaine religieux  ( res sacra ); une part réservée aux particuliers et attribuée aux patriciens en lots individuels : 2 arpents ( 50 ares)  sous Romulus; 7 sous Servius Tullius ( ager privatus ); enfin une part indivise et commune constituée par des terrains de pâturage, à la disposition de toutes les gentes ( ager publicus )
Sur l'ager publicus, les patriciens élèvent le troupeau commun de leur gens.
On pratique l'élevage des moutons, surtout pour la laine; des chèvres; des ânes et des mulets.
Porcs, vivant de glands en forêt; chevaux de guerre et de course.
Les bovins, rares, ont une condition de choix : on offre des sacrifices pour leur prospérité. Les bœufs sont les principaux animaux de trait.
L'apiculture joue un très grand rôle, le miel remplaçant le sucre de canne importé d'Asie.

Otium et negotium

La vie romaine , comme toute vie, est partagé entre les loisirs ( otium ) et la part active ( negotium ).
Au début de l'histoire romaine , ces deux parties était marquées par la sobriété et la dignité.
Mais au contact de l'Asie, Rome se laissa gagner par le luxe et la mollesse. Les différences sociales s'amplifièrent. Ne trouvez-vous pas des analogies avec notre époque?

L'habitat romain

Les premières habitations romaines étaient des huttes quadrangulaires ou rondes. Elles étaient faites de torchis, avec un toit de branchages et de chaume. Pour toute ouverture, une simple porte.
Les Étrusques ont appris aux Romains à construire de véritables maisons, de plan rectangulaire. C'est la domus ( maison ). Elle donne sur une rue, est construite en retrait, sans fenêtres extérieures. Une porte ( janua ) formée de 2 battants ( fores ) ouvrant sur la rue, conduit par un vestibule (  vestibulum) jusqu'à l'atrium.
L'atrium est la partie essentielle de la maison. C'est une grande cour carrée avec un bassin carré au centre ( impluvium ), couverte d'un toit à pente intérieure vers une ouverture carrée de même surface que l'impluvium, le compluvium. La pluie tombant par cette ouverture est recueillie dans le bassin pour les besoins en eau de la maison ( un velum peut être tendu à l'intérieur de la pièce pour occulter l'impluvium ).
L'atrium sert à la fois de cuisine, de salle à manger, de chambre à coucher ( cubiculum, avec le lit conjugal : lectus genialis ) et aussi de sanctuaire ( autel domestique ).
Par la suite, des cloisons délimiteront diverses pièces spécialisées, munies de portes-fenêtres.
Un hangar en planches, le tablinum ( de tabula, planche ) derrière l'autel domestique et face au vestibule, constitue la pièce personnelle du maître de maison ( dominus ).
Source : l'excellent Guide romain antique de mon enfance, de Hacquard, Dautry et Maisani, aux Éditions Hachette éducation.




















L'esprit d'Athènes et l'esprit grec

Avant tout, c'est le Λόγος, c'est-à-dire comprendre jusqu'à la clarté parfaite, la raison. Clarté de la lumière méditerranéenne, de la mer et de ses paysages : c'est ΓΕΛΑΝ . Enfin, pour un Grec classique,  le bon ἀγαθός est inséparable du beau καλός. L'honnête homme est καλός Κάγαθός.
L'Athénien avait le goût de la mesure et du naturel, mais aussi une certaine tendance à la mollesse et au caprice.
La σωφροσύνη , sagesse instinctive, équilibre intérieur, en rapport avec la mesure, le caractérise. Elle est en totale opposition avec l'ὓβρις, la démesure des barbares ( tous ceux qui ne parlaient pas grec).
Ensuite, et pas la moindre, la célèbre σοφία ( philosophie ) qui inclut trois principes :
Science et intelligence, habileté et ruse (cf. Ulysse) et sagesse mesurée.
Enfin, un dernier trait : l'amour de la liberté : liberté d'allure et indépendance. Le danger de ce dernier trait est une répugnance pour ce qui gêne, une certaine insouciance et un grand individualisme. Cela explique peut-être la situation grecque actuelle...








samedi 14 mars 2015

L'écriture à Rome

Pour prendre des notes ou faire ses comptes, le Romain utilise une tablette en bois enduite d'une fine pellicule de cire. Il y grave les lettres avec la pointe d'un stylet et efface les fautes avec l'autre bout, arrondi. On peut accrocher 4 ou 5 de ces tablettes avec de la ficelle et créer ainsi un petit livre.
Pour écrire une œuvre littéraire, on emploie du papyrus, fabriqué à partir de la plante égyptienne. Pour en fabriquer une feuille, on étend horizontalement les fibres de papyrus sur une table humide. L'eau du Nil, limoneuse, sert de colle. Puis on dispose verticalement une deuxième couche de fibres. Enfin, on presse l'ensemble. Deux inconvénients : on ne peut écrire que du côté où les fibres sont horizontales, sinon la plume ( le calamus ) gratte le papyrus. De plus, le papyrus est fragile. Donc, on le roule. Ces rouleaux ( volumen) sont composés de feuilles collées les unes aux autres et enroulées autour de bâtons. Certains volumina atteignent une dizaine de mètres. Pour les transporter, on les range dans des boîtes circulaires, les capsae.
Le papyrus est remplacé par le parchemin ( membranum ou pergamena ), plus cher, mais plus résistant. L'ensemble de cahiers cousus, ressemblant à nos livres actuels se généralise au II° siècle après J.-C s'appelle un codex.
Source : Manuel de latin 3°, chez Magnard









La condition des femmes romaines

Née pour être mère, la petite fille romaine suivra le destin de sa mère : être une matrona, une mère de famille. On se marie, non par amour, mais pour avoir des enfants. Les hommes affirment que s'ils pouvaient vivre sans femmes, ils se passeraient volontiers de ce fardeau. :))))
La fides, grand mot latin, c'est l'essentiel : la loyauté que doit la femme à son époux, comme pour les esclaves, les affranchis et les clients de la domus.
On lui demande donc de faire des enfants, de les élever correctement et de soutenir la carrière de son mari. Elle n'a aucun droit politique.
Les filles sont souvent mariées dès l'âge de 12 ans à des hommes qui ont le double voire le triple de leur âge. Beaucoup de femmes meurent en couches.



Ci-dessous : Femme romaine, fresque de Pompéi



 femme_pompei





Les fresques

Les fresques sont des peintures réalisées directement sur les murs ( fresques pariétales ). Les plus célèbres et les mieux conservées sont celles de Pompéi.
D'abord, les peintres enduisent les murs de plusieurs couches de sable mélangé à de la chaux et à du savon. La surface est alors polie ( avec des truelles, des pierres à polir), puis lustrée avec un linge propre. On peint ensuite, de haut en bas : les ouvriers passent la couleur des fonds, tandis que les artistes peignent des personnages et des ornements.


vendredi 13 mars 2015

L'enseignement à Rome

C'est à partir de 7 ans que les enfants sont amenés chez le magister ludi qui va leur enseigner la lecture, l'écriture et les bases du calcul.
Si les parents sont assez riches, les enfants, à l'âge de 12 ans, vont chez le grammaticus qui enseigne dans une petite boutique. Les enfants, assis sur des bancs, écrivent sur leurs genoux. Le grammaticus n'hésite pas à battre les enfants indisciplinés! Il leur apprend des rudiments de conjugaison et de déclinaison . Puis, il explique minutieusement les grands auteurs, Virgile, Térence, Salluste ou Cicéro. Il commence par une praelectio, lecture du texte par le maître, puis, lecture par les élèves et enfin explication détaillée, mot par mot. Vers 16 ans, ils sont initiés à l'art oratoire.
Après 16 ans, les enfants les plus aisés passent à l'école du rhétor. Comme pour le magister ludi et le grammaticus, l'enseignement est payant. Ils apprennent tout ce qu'un bon orateur doit savoir : trouver des idées à développer, les classer et utiliser des figures de style.







 





Asinus

L'âne , chez les Romains, passait déjà , pour sot et paresseux. En fait, c'est un animal sobre, résistant et modeste, qu'on utilise pour les transports et comme source d'énergie : il fait tourner les moulins à blé et les pressoirs à huile. Les femmes riches et élégantes prenaient des bains de lait d'ânesse.
L'impératrice Poppée ne partait jamais en voyage sans se faire suivre d'un troupeau d'ânesses.
L'âne est le compagnon de certains dieux : Bacchus, dieu de la vigne, et Vulcain, dieu du feu et des forgerons.

Syllogismes

Certains syllogismes étaient recevables, d'autres non.
1. Tous les hommes sont mortels;
2 . Or Socrate est un homme;
3. Donc Socrate est mortel.
Mais!
1. Un objet rare est cher;
2. Or un cheval bon marché est rare
3. Donc un cheval bon marché est cher.
Les syllogismes devaient respecter des règles précises.

Noms propres à l'origine de noms communs

On désigne un guide touristique sous le nom de cicérone . Évidemment , Cicero , homme d'état et écrivain latin, célèbre pour son éloquence est à l'origine de ce nom.
Lyceum , quartier d'Athènes où Aristote s'entretenait avec ses disciples, a donné le nom lycée.
Appius , jardinier romain qui greffa une nouvelle pomme > pomme d'api.
Vulcanus , Dieu du feu et des forgerons > volcan
Morpheus , dieu des songes > morphine
Daedalus , architecte grec qui construisit le labyrinthe où était enfermé le Minotaure > dédale
Maeander , fleuve d'Asie , au cours sinueux > méandre

Civitas

Civitas : la cité désigné à l'origine le rassemblement des citoyens ( cives ). C'est un groupement politique, un petit État , avec ses institutions propres. La " cité " de l'antiquité comporte donc une ville principale ( par exemple Athènes, Rome ) ainsi que le territoire environnant ( l'Attique, le Latium ).
Mais la cité primitive se constitua, au fur et à mesure de ses conquêtes, un empire ( impérium )  .
Cette cité primitive fut peu à peu remplacée par un État ( respublica ) centralisé.

jeudi 12 mars 2015

Éléments de linguistique

Les mots relatifs à la famille pater, mater, frater appartiennent au plus vieux fonds de vocabulaire indo-européen; par exemple mater se retrouve en:

  • Sanskrit : matar
  • Arménien : Mayr
  • Grec : μἠτηρ
  • Allemand : mutter
  • Anglais : mother
  • Celtique ( irlandais ) : mathir

Proverbes latins et citations


asinum fricat : littéralement , L'âne frotte l'âne. Se dit de deux sots qui se complimentent.
Non possumus : réponse des premiers chrétiens quand on voulait les forcer à abjurer. On dira : opposer un non possumus , i.e. un refus absolu dicté par des motifs de conscience.
Gracia capta ferum victorem cepit : un vers célèbre qui montre qu'elle fut l'influence de la Grèce sur la civilisation latine, même après la conquête de la Grèce par Rome.
La Grèce conquise a conquis son rude vainqueur
Homo homini lupus : l'homme est un loup pour l'homme ( cf politique )

Formation populaire et formation savante

Les mots latins, utilisés oralement par les soldats romains en Gaule, ont été déformés petit à petit par la population gauloise. Le mot caballum nom populaire du cheval, par différents phénomènes phonétiques connus ( le c devant un a devient ch, la syllabe finale -un s'est effacée, le b s'est transformé en v, et le premier a s'est transformé en -e caballum < cheval. C'est la formation populaire.
A côté de cette formation populaire existe une formation savante. A la fin du Moyen Âge , mais surtout à la Renaissance, les savants et les juristes ont eu besoin d'enrichir la langue et ont fabriqué des mots nouveaux en partant des mots latins.
Ainsi, en latin, il existait un autre mot pour désigner le cheval : equus. Ce mot equus a directement donné équitation , équestre ,équin etc...

mercredi 11 mars 2015

Pogroms

Vaincus en 135 après Jésus-Christ, après une série de rébellions contre la domination romaine, les Juifs furent dispersés à travers tout l'empire. Ils furent en butte à d'incessantes persécutions. Les chrétiens leur reprochaient de ne pas avoir reconnu le Messie en la personne de Jésus et d'être responsables de sa crucifixion. D'autre part, comme la propriété terrienne leur était interdite, ils furent contraints d'exercer des métiers urbains et de s'occuper surtout de commerce; le fanatisme religieux servait souvent de prétexte au pillage de leurs biens. Dans l'Europe de l'Est, ces violences, appelées pogroms, subsistèrent Jusqu'au siècle dernier.

Les vins romains

Les Romains connaissaient de nombreux crus, dont les plus célèbres était le Falerne ( produit en Campanie, dans la région de Naples ) et le Cécube ( produit dans le Latium, non loin de Rome ). Le Falerne devait être conservé de 10 à 15 ans dans des amphores pour trouver son meilleur bouquet.
Le vin n'était jamais clair; il fallait toujours le filtrer et il n'était jamais bu pur, mais coupé d'eau, froide ou chaude, et souvent accompagné de miel ou d'eau de mer.

Sources

Pour ces trois derniers articles et pour les suivants, je tire mes informations d'un vieux manuel que j'ai utilisé dans mes premières années d'enseignement : le Cousteix, Gaillard, Gouiran et Weinberg aux Éditions Scodel.
Merci à eux.

Oracles

Les Grecs, pour tenter de connaître l'avenir, consultaient volontiers les oracles. Ils pensaient qu'en certains lieux privilégiés les dieux répondaient aux questions des humains à travers la bouche de personnes inspirées ; la plus renommée était la Pythie, prêtresse d'Apollon, à Delphes. Malheureusement les réponses du dieu étaient rarement claires, comme en témoignent ces deux exemples :
 Il fut répondu au roi Pyrrhus, adversaire des Romains : Credo te Romanos vincere posse.
Ce qui peut vouloir dire : je crois que tu peux vaincre les Romains, mais aussi : je crois que les Romains peuvent te vaincre !




L'enlèvement d'Europe

Jupiter, devenu roi des dieux, aperçut un jour sur une plage de Sidon la fille du roi de cette ville, Europe, qui jouait avec ses compagnes, et aussitôt il s'éprit d'elle. Pour l'approcher, il se transforma en un beau taureau blanc. Europe, par jeu, s'assit sur le dos de l'animal qui l'enleva et l'entraîna jusqu'en Crète. De cette liaison naquirent Minos et Rhadamanthe, hommes si justes qu'ils devinrent juges des âmes aux Enfers

La Crète mystérieuse

Comme le dieu Cronos ( Saturne ) dévorait dès leur naissance tous ses enfants dans la crainte d'être détrôné par eux, sa femme, Rhéaume ( Cybèle ), eut l'idée de lui tendre une pierre emmaillotée à la place de son dernier-né, Zeus ( Jupiter ). La ruse réussit et le bébé fut caché en Crète, dans une grotte du mont Ida, où il eut comme nourrice la chèvre Amalthée. Pour empêcher Cronos d'entendre ses vagissements, de jeunes guerriers, les Curètes, dansaient autour de son berceau en entrechoquant leurs boucliers et en poussant des cris de guerre.




dimanche 8 mars 2015

Dura lex sed lex

D'après Tite Live, un roi était l'homme à qui l'on pouvait demander le juste comme l'injuste et dont on pouvait obtenir des faveurs et des grâces. Au contraire, la loi n'a pas d'oreilles, elle favorise les faibles  plus que les puissants. Elle ne connaît ni ménagement, ni indulgence quand on franchit les limites.

La transmission des textes

LE LIVRE ANTIQUE
Le plus ancien manuscrit latin connu est un papyrus daté de la la fin du I° siècle avant J.C. Il est écrit en capitales et les mots sont séparés par des points, mais il n'y a pas de ponctuation. Plus tard, les mots ne seront même plus séparés.

PARCHEMINS et PALIMPSESTES
Le papyrus, trop fragile, est remplacé par le parchemin, plus solide mais cher. Il faut les économiser et on écrit donc serré et souvent sur deux colonnes. Au besoin, on regratte le parchemin pour effacer et écrire un autre texte sur l'ancien : c'est un palimpseste. 

COPIER VITE ET BIEN
Les livres manuscrits sont copiés dans des ateliers, parfois sous la dictée. Certains ordres monastiques se spécialisent dans cette tâche. Pour aller plu vite, on utilise des signes graphiques ( barre, tilde, courbe...) adjoints à une lettre caractéristique.
Les textes sont de plus en plus difficiles à lire, on fait des fautes en les recopiant, mais comme les fautes se reproduisent à l'identique, les savants peuvent reconstituer le manuscrit le plus ancien ( l'archétype) et l'histoire de sa transmission.

TRANSMETTRE LE SAVOIR
La circulation et la conservation des textes dans les abbayes savantes, les bibliothèques, ont permis la transmission de la culture latine dans toute l'Europe médiévale.

ÉDITER UN TEXTE
L'imprimerie va " fixer" les textes sous leur forme actuelle au prix d'un travail considérable.
Malheureusement, il y a eu beaucoup de pertes ( incendies, inondations, souris...
Nous connaissons 776 auteurs latins; pour 352 d'entre eux, nous avons quelques fragments de texte.
Il n'y a plus que 144auteurs dont nous pouvons lire une ou plusieurs œuvres complètes.
Cité du manuel Latin 3°, chez Nathan.

vendredi 6 mars 2015

Mes sources

Je tire toutes ces informations d'un manuel que j'utilisais quand j'étudiais le grec avec mon défunt père, un manuel dont il me faisait apprendre par cœur des passages entiers, en particulier ceux de la Cyropédie de Xénophon. Ce manuel, c'est le célèbre Vocabulaire grec de Fontoynont, aux Éditions Picard.
J'utilise aussi  l'initiation au grec ancien de J.V.Vernhes, aux Éditions Ophrys.

Mots parents

Qu'y a-t-il de commun entre ces trois mots : muet, myope et mystère ?
Une racine grecque! La racine μύω qui signifie se fermer ( lèvres, yeux, etc.)
Les lèvres : mutus en latin et muet en français. Yeux : en français myope et mystères ( cérémonies secrètes.

jeudi 5 mars 2015

Un peu de physique...

D'où viennent les mots anode et cathode employés en électricité?
ἡ ὁδός, en grec, signifie la route, le préfixe ana indique une montée et le préfixe catha, l'inverse, une descente.
L'anode, électrode positive, est la montée du courant et la cathode, la descente du courant.

ὁ ἂγγελός

ἂγγελός , en Grec classique, c'est le messager en général. En grec biblique, désigne le messager céleste et traduit l'hébreu male'akh. Emprunté avec ce sens par le latin angelus, d'où ange ( anglais angel etc)
Dans la tradition hébraïque, chaque mot de Dieu crée un ange : chacun d'eux est un des multiples aspects de sa parole créatrice et représente un de ses attributs. Dans la pensée juive alexandrine, le monde des anges est identifié au monde des idées platoniciennes, c'est-à -dire des archétypes dont procèdent les êtres du monde sensible : le λόγος divin est alors la récapitulation de l'ensemble des ἄγγελοι.
Lorsque la science contemporaine parle des messages qui, comme les codes génétiques informent la matière, elle est à première vue loin de cette métaphysique.
Cité du manuel" Initiation au grec ancien, de J.V Vernhes, aux Éditions Ophrys "

mercredi 4 mars 2015

Étymologie et sémantique

ἔξω  à l'extérieur. Le contraire est ἔσω, à l'intérieur. D'où ἐξωτερικὀς, extérieur, exotérique et ἐσωτερικός, intérieur, ésotérique. Dans les écoles philosophiques, ces termes opposent le cercle extérieur et le cercle intérieur des disciples.

Phénomènes phonétiques intéressants

Ainsi ἓπτά, sept était *σεπτἀ dans la préhistoire du grec : c'est le même mot indo-européen que le latin septem. De même ἓξ, six était anciennement *σεξ ( même mot, d'origine indo-européenne, que le latin sex). Τὸ  ἓδος, le siège était anciennement *σέδος : c'est le même mot que le sanscrit sadas, formé sur la racine indo-européenne *sed : celle que nous avons également dans le latin sedeo, je suis assis (cf. sédentaire ),dans l'anglais sit, etc.

Divise ut regnes

Divise pour régner, devise de Machiavel, toujours autant d'actualité!