dimanche 20 septembre 2015

Aspic

Ce reptile tient son nom du latin aspis, lui-même emprunté au même mot grec signifiant bouclier ( par analogie avec la forme circulaire que prend le cou du cobra d'Égypte lorsqu'il attaque.) La gelée de viande fut dite d'aspic, parce qu'elle était coulée dans des moules rappelant la forme d'un serpent lové. La reine d'Égypte Cléopatre, en -30, se fit mordre au sein par un aspic, serpent très venimeux, plutôt que d'être emmenée captive à Rome, pour figurer dans le triomphe de César.

samedi 19 septembre 2015

Vert

Vert, du latin viridus, a la même racine que vir, " mâle ", et que virtus : " qualité du mâle, courage ". C'est la couleur la plus répandue, à cause de sa présence dans la nature - prairies, forêts et jardins. D'innombrables appellations justifient l'importance du vert : Verte Érin ( l'Irlande ). Fée verte (l'absinthe). Europe verte (le Marché commun agricole). Le tapis vert des conférences internationales et des salles de jeu. La langue verte (argot).

samedi 5 septembre 2015

Amphitryon

Ce nom, signifiant " qui harcèle des deux côtés ", illustrait la bravoure d'un souverain de la mythologie grecque. Amphitryon était roi de Trézène ( Péloponèse ) et assumait la régence du royaume de Mycènes pour le compte de son oncle Électryon, lorsqu'il tua celui-ci accidentellement. Sa cousine Alcmène accepta cependant de l'épouser, mais à condition qu'il vengeât la mort de ses huit frères. Zeus, profitant de cette expédition, prit l'aspect d'Amptitryon, assura Alcmène que la vengeance était accomplie et arrêta le temps pendant trois jours et trois nuits qu'il passa à s'ébattre avec elle. A son retour, le véritable Amphitryon s'étonna du manque d'ardeur de sa nouvelle épouse. Informé par le devin Tirésias, il n'osa plus toucher à Alcmène, de crainte d'encourir la jalousie de Zeus. Celle-ci mit au monde des jumeaux : le très fameux Héraclès ( Hercule ), fils de Zeus, et Iphillès, fils d'Amphitryon, plus jeune d'une nuit... C'était le seizième ou dix-septième amour humain de Zeus, et le dernier.
L'écrivain latin Plaute a transformé cet épisode en comédie, probablement d'après une œuvre grecque perdue depuis. Il y a ajouté le personnage de Sosie, valet d'Amphitryon et dieu Mercure à la fois, dont le nom passera lui aussi dans la laugue courante.
Molière, dans son Amphitryon, joué aux Tuileries en 1668, l'a repris de façon beaucoup plus heureuse, faisant dire à Sosie : Le véritable amphitryon c'est l'amphitryon où l'on dîne. Et aussi : Un partage avec Jupiter n'a rien du tout qui déshonore.

mardi 1 septembre 2015

Mur

Dès qu'il est devenu sédentaire, à l'époque néolithique, vers - 7000, l'homme a éprouvé la nécessité de protéger sa vie et ses récoltes par des murs. Ces appareils ou agencements de pierres ont beaucoup varié à travers les siècles. Le premier que l'on ait identifié, le plus ancien, est dit cyclopéen par référence à la race des géants qui auraient entassé des blocs énormes, taillés à l'extérieur, pour protéger les cités de la civilisation mycénienne ( de -1550 à -1100 ) ou de la civilisation hittite ( de -2300 à -1200 ), qui inventa les portes fortifiées. Beaucoup plus tard, l'homme choisit d'habiter le site élevé et escarpé d'un oppidum, mais, même en pareil cas, le mur lui parut le complément indispensable de cette défense naturelle. Son aspect général est toujours le même : la hauteur est ceinte d'un rempart souvent en blocs de pierre de dimensions variables et plus ou moins soigneusement taillés, ou encore de cet appareil propre aux Celtes où alternent pierres et poutres, auquel on a donné le nom de murus gallicus. Les Romains, qui furent les plus grands maîtres maçons de toute l'Antiquité, surent varier de neuf façons l'appareil ou opus de leurs constructions.
Constructeurs de villes, de monuments, de routes, les Romains le furent aussi d'enceintes urbaines fortifiées et de systèmes défensifs à leurs frontières, qu'ils appelaient limes. La capitale elle-même connut plusieurs murailles : enceinte étrusque ( -VIème siècle ), enceinte dite, par erreur, du roi Servius Tullius ou servienne ( -IVème siècle ), enceinte d'Aurélien construite en 271, restaurée à l'époque byzantine ( VIème siècle ) et bien conservée. Cette sorte d'ouvrage avait davantage qu'un intérêt stratégique, -grâce à elle on distinguait l'intra-muros et l'extra-muros- et cela aussi bien à des fins religieuses ( longtemps, on n'inhuma que dans l'extra-muros ) qu'à des fins fiscales ( octroi ) ou politiques ( droit intra-muros de citoyenneté ).