dimanche 31 mai 2015

Laconisme

Aujourd'hui, je serai laconique... Laconisme, expression brève, concise, voire elliptique, de la pensée, tient son nom de la province de Laconie. Cette contrée est située dans le Péloponnèse. Éloquents, bavards, les Athéniens se sont toujours étonnés de la retenue des Spartiates; ils en ont rapporté maints exemples, peut-être imaginaires :
- A Philippe de Macédoine, qui jugeait utile d'entrer dans leur État, un seul mot : - Non.
- Le Spartiate Léonidas, à Xerxès qui lui demandait de livrer ses armes : Viens les prendre...
- Annonce de la victoire de Platée, par les généraux spartiates : Perses humiliés.
- Annonce de la fin de la guerre du Péloponèse : Athènes prise.
Précurseurs du style télégraphique...

vendredi 29 mai 2015

Rouge

Le rouge est la couleur du sang et il s'est chargé au cours des âges de la signification attribuée au sang par l'imagination humaine, à la fois porteur de la vie, lorsqu'il circule dans les artères, et signe de mort losqu'il est répandu ; signe de libération et signe d'agression, d'interdit. C'était la couleur du bonnet des marins de la Méditerranée qui les distinguait, de loin, au milieu de l'azur marin, du bonnet aussi des galériens. Ce fut la couleur du bonnet phrygien révolutionnaire. C'était également la couleur  de la chemise des parricides marchant au supplice, que portèrent Charlotte Corday et ceux qui tentèrent de supprimer Robespierre. Par une autre voie, le rouge est devenu la couleur de la revendication et de la révolution. Durant des siècles, il symbolisa la puissance publique en marche, drapeau du roi levé pour la guerre, mais aussi drapeau d'avertissement de la loi martiale. Le rouge, après une longue maturation, allait s'imposer à une partie de la planète, à l'U.R.S.S d'abord, puis à la Chine et à toutes les démocraties populaires comme couleur emblématique.
Cette couleur, la plus voyante qui fût, faisait des soldats des cibles faciles ( rouge garance ). Les pantalons des soldats français, malgré ce défaut, restèrent rouges de 1825 à 1915.
Les mots de l'Histoire, de J.Boudet

jeudi 28 mai 2015

Grotesque

De l'italien grotte, " grottes ". En fouillant le site de la Maison dorée ( Domus aurea ) de Néron, située entre le Palatin et l'Esquilin et enfouie sous des mètres de remblai, les archéologues de la Renaissance mirent à jour des panneaux entiers de peinture décorative comportant des guirlandes de feuillages et d'animaux, des silhouettes humaines plus ou moins fantastiques. Ces motifs, relevés dans des galeries devenues souterraines, comme des grottes, furent dits pour cette raison grotesques. Ils furent très imités du XVIème au XVIIIème siècle, au plafond de la bibliothèque vaticane comme au château de Fontainebleau. Leur étrangeté, à la limite du non-figuratif, fit que le mot devint synonyme de "bizarre", puis de "trop bizarre", de "risible" jusqu'à en être lamentable
Les mots de l'Histoire, de Jacques Boudet

mardi 26 mai 2015

Jacquerie

Jacquerie vient du prénom Jacques. Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, le grand nombre de ses sanctuaires, les foules de leurs pèlerinages ont sans doute contribué à répandre ce prénom dans les masses rurales qui, jusqu'aux XIV-XV° siècles, n'avaient pas de patronymes. Il servit de surnom au paysan français, avec une nuance vite péjorative, un peu comme Baptiste. Molière le réhabilita au XVIIème siècle. Dans L'Avare, Maître Jacques est synonyme de démiurge, d'homme à tout faire, à la fois cocher et cuisinier d'Harpagon. Au XIXème siècle, il redeviendra imbécile ( faire le Jacques ). Finalement, son seul titre de gloire serait-il vestimentaire ? Il porta la jacque, justaucorps rembourré, d'où la jaquette, qui fut d'abord une sorte de robe habillant les garçonnets. Mais il a surtout baptisé un mouvement social et donné au vocabulaire un mot devenu synonyme de révolte paysanne.
Source : Les Mots de l'Histoire, de Jacques Boudet.

vendredi 22 mai 2015

Les Atrides, la plus tragique famille de la mythologie

La famille des Atrides tire son nom de leur grand-père Atrée, mais en réalité le fondateur de cette lignée fut l'abominable Tantale. Celui-ci avait imaginé servir aux dieux, comme dîner, son fils Pelops bouilli dans une marmite. Il voulait ainsi tester leur perspicacité. Bien mal lui en prit : les dieux s'en aperçurent et ils le punirent en l'enchaînant au bord d'un lac, à côté d'un arbre fruitier. L'eau et les branches se retiraient dès qu'il tendait la main pour les atteindre. Tantale mourut de faim et de soif. Les dieux reconstituèrent ensuite le pauvre Pélops. Déméter, affamée, avait malgré tout mangé le morceau qui se trouvait dans son assiette, l'épaule. Il fallut fabriquer au malheureux une épaule en ivoire : tous ses descendants portaient , disait-on, une tache blanche en haut du dos. Une marque de leur destin commun...
Pélops, pour épouser Hippodamie, tua, avec l'aide de Myrtilos, le père de celle-ci qui s'opposait à leur  mariage. Avant d'être tué par Pélops, Myrtilos lui jeta une terrible malédiction : chaque génération de la famille rencontrerait le désastre... Pélops eut de nombreux enfants, dont Atrée et Thyeste. Il eut aussi avec une nymphe un autre enfant qu'il aimait beaucoup, Chrysippos. Atrée et Thyeste, jaloux, tuèrent leur demi-frère. Lorsque Pélops découvrit la vérité, son épouse, Hippodamie, s'enfuit. La malédiction était en route...
Pélops chassa ses fils. Ceux-ci se réfugièrent en Crète où ils furent nommés gouverneurs par le roi. Thyeste séduisit l'épouse d'Atrée. Ce dernier le bannit et, après avoir feint de s'être réconcilié avec son frère, il l'invita à un banquet où il lui servit la chair de ses propres enfants. Thyeste s'enfuit, puis épousa sa propre fille Pélopia et devint le père d'Égisthe, destiné à être un nouvel agent de la malédiction... Les aventures de cette terrible famille ne s'arrêtèrent pas là... La suite, dans la guerre de Troie...

Vases grecs

Les vases grecs, conçus en vue d'usages très divers, présentaient une grande variété de formes et de tailles. Parmi les plus répandus figurent : l'amphore, jarre à deux anses servant à la conservation de l'huile et du vin, présentant un col étroit et souvent une partie inférieure en pointe, destinée à être plantée dans le sable ou placée sur un support ; l'hydrie, vase servant à puiser ou verser de l'eau, récipient à panse bombée et à col cylindrique, muni de petites anses horizontales pour soulever et d'une grande poignée pour verser ; le cratère, vase à large ouverture servant à mélanger l'eau et le vin, avec deux anses sur le rebord. La kylie, coupe à boire présentant différentes formes, mais généralement pourvue d'un pied et et de deux anses ; la pyxide, petite boîte servant à toutes sortes d'usages ; le lécythe, petit vase à col long et à anse verticales, destiné à l'huile ou aux parfums ; l'aryballe, petit vase de forme globulaire, sans pied, au col étroit se terminant en un large rebord, également destiné à l'huile ; l'œnochoé, sorte de cruche moderne, était un vase pansu, au col allongé et à large rebord, muni d'une anse verticale qui servait à puiser le vin dans le cratère pour le verser ensuite dans les coupes.

jeudi 21 mai 2015

Aerarium et fiscus

L'aerarium était le trésor de l'État Romain, déposé dans le temple de Saturne, au pied du Capitole, et qui abritait également certains documents officiels. Il était administré par des questeurs sous la supervision générale du Sénat. L'institution du Trésor fut maintenue sous l'Empire, mais beaucoup de revenus furent progressivement détournés vers le Trésor impérial, le fiscus. Ce trésor impérial était essentiellement constitué des revenus des provinces impériales, augmentés de dons et d'héritages, en particulier de terres et de biens. Ces fonds considérables servaient à satisfaire les besoins de la population, tels que l'approvisionnement en blé, et l'armée.