lundi 20 juillet 2015

Libertin, libertinage

Le sens de libertin a beaucoup évolué en accentuant la nuance péjorative qu'il eut dès l'origine; de 
" libre penseur ", il est passé à " licencieux ", " libidineux ". A la limite, libertinage signifie "athéisme". Mais libertinage peut simplement vouloir dire "goût de la fantaisie". Le mot libertinage s'applique aux mœurs vénitiennes du XVIIème, très "libres".

dimanche 19 juillet 2015

Droit

Summum jus, summa injuria : l'application la plus parfaite du droit aboutit à la plus grande injustice. Jeu de mots de Cicéron - jus ( droit ), injuria ( injustice )- dans le De officiis, dont la traduction doit être paraphrasée pour être comprise. Il évoque le cas fréquent où la meilleure des lois, même appliquée par des juges de bonne volonté, a besoin d'être éclairée par la juriprudence pour ne pas tomber dans l'iniquité. Cet aphorisme est dans la ligne du droit romain, que Cicéron, avocat de métier, maniait avec aisance.

vendredi 17 juillet 2015

Juillet et canicule

Juillet était d'abord quintilis, cinquième mois du calendrier romain. C'est Marc Antoine, alors consul, qui en -44, lui donna ce nom nouveau en hommage à Jules César, dont l'anniversaire tombait le 12. La longueur et la chaleur des jours en ont fait un temps de prodigieuse activité : poursuite, dans la Grèce antique, des jeux olympiques ( commencés en juin ) , grandes fêtes romaines, travaux ruraux, avec pour les Égyptiens l'inondation annuelle du Nil, ailleurs les moissons de messidor. Intense activité militaire cherchant à conclure ou à renouveler les offensives lancées depuis le printemps.
En latin, canicula signifie " petite chienne ", nom donné à une constellation très brillante du Grand Chien, plus connue sous le nom de Sirius. Par extension, on a appelé aussi canicula la période où le soleil se lève et se couche en même temps que Sirius, et qui correspond à de grandes chaleurs. La précession des équinoxes fait échoir ce phénomène en août, mais l'appellation continue à concerner les semaines du 22 juillet  au 23 août. Les Anciens lui prêtaient un rôle désastreux.

mercredi 15 juillet 2015

Dithyrambe

Dithurambos avait en grec le sens spécialisé d' " hymne dionisiaque " avant de prendre celui plus général de " louange enthousiaste ". Il signifiait littéralement " passage de deux portes ", par allusion à l'étrange double naissance de Dionysos, d'abord enfanté normalement par Sémélé et sorti ensuite de la cuisse de Zeus. Il s'agissait à l'origine d'un récit chanté et joué des aventures de Dionysos. Des choreutes, les satyres, que le public, à cause de leur déguisement, appelait boucs, en grec tragoi, y donnaient la réplique à un récitant. Aristote affirme que la tragédie est sortie de ses préludes du dithyrambe.

lundi 6 juillet 2015

Pacte germano-soviétique

Je suis en train de lire un livre passionnant : " La guerre-monde, 1937-1947 ". Il me permet de rafraîchir de vieilles connaissances. Nous avons tous entendu parler du pacte germano-soviétique de 1939 qui a tant troublé certains communistes français. Ce n'était qu'un coup stratégique de Staline. Après le dépeçage en règle de la Pologne par l'Allemagne et l'U.R.S.S, il y a eu échange de prisonniers entre les deux nations.
On peut dire que certains n'ont vraiment pas eu beaucoup de chance : Margarete Buber-Neumann, qui, à la suite de l'exécution par le NKVD de son mari, l'ancien dirigeant communiste allemand Heinz Neumann, a été envoyée au Goulag, est remise aux Allemands pour être déportée à Ravensbrück !
C'était tomber de Charybde en Scylla, entre la peste et le choléra...

Politique

Le non grec Πόλις, signifiant " cité- État, ville ", a engendré une famille de mots passée dans les langues romanes. Ainsi, politique, police, politicien, acropole, métropole. Pour ville, les Latins disposaient de urbs ( d'où urbanisme, urbanité, urbain ). La polis, il est vrai, était une collectivité typiquement grecque et la politique, pour un Grec, était la science de gérer la cité-État, mais aussi l'art de vivre heureux dans cette cité....

jeudi 2 juillet 2015

όχι : non en grec

Bientôt, un referendum, en Grèce, pour savoir si le pays reste dans l'Europe.
En 1940, le général Metaxás, pourtant tourné vers les régimes fascistes, regarde plutôt vers les démocraties, tant il a conscience des appétits de Mussolini en Méditerranée aux dépens de son territoire. Il se rend célèbre et populaire par sa réponse laconique : όχι, non en grec, qui a marqué la mémoire nationale, puique le 28 octobre est encore aujourd'hui, comme " jour du non ", une des deux grandes fêtes du calendrier hellénique. Dès lors, Mussolini lance à partir de l'Albanie l'armée italienne à l'assaut de la Grèce.